Un émissaire brute est en ville

Tout avait commencé avec un attentat fait avec des armes qui appartenait à l’Agence. Des villes avaient été détruites, des femmes, des hommes et des enfants avaient perdus la vie dans ces attentats. Comme rester insensible à ça? Simon ne savait pas trop comment se sentir. Ne s’était-il pas rendit il y a quelques temps de cela à Madrid pour discuter de certaines armes appartenant justement à l’Agence? Est-ce que c’était les brutes qui étaient à l’origine de ces attentats? Si tel était le cas, et bien Simon n’en avait que plus de raisons de les détester. Le caméléon n’aimait pas l’Agence lui non plus, mais de là à attaquer des villes et tuer des gens innocents… Non, il y avait des limites qui n’auraient pas du être franchies. L’Agence avait fait plusieurs annonces afin de se laver d’accusations portées contre elle, et elle avait même demandé à ce que des représentants des différents clans se rendent à Chicago pour discuter de l’incident. Ça avait pris du temps pour que les Brutes confirment leur présence. Les Créateurs, les Animalistes ainsi que les Mentalistes avaient confirmés qu’il serait présent bien avant les Brutes. Les doutes et la haine de l’émissaire avait augmenté plus le temps passait, mais que pouvait-il faire? Il devrait se rendre à Chicago, et c’est là qu’il devrait prendre la parole. De cette manière, il pourrait causer la perte des brutes, chose qu’il désirait plus que tout au monde.

Après quelques heures d’avions, il avait débarqué sur le territoire américain, sous bonne garde. Il n’était pas le seul émissaire des Brutes, bien entendues, à être surveiller de cette manière. En fait, tous les émissaires, peu importe leur clan, avaient eu droit à une bonne garde. On avait dirigé Simon jusqu’à un hôtel relativement luxueux et on lui avait désigné sa chambre. Il avait eut droit à une surprise, un joyeux compagnon Nettoyeur chargé de le surveiller à toutes heures du jour. Précaution bien inutile envers Simon, puisqu’il ne contait pas disparaître. Enfin, pas disparaître dans le sens où il resterait gentiment dans sa chambre, comme on le lui avait demandé. Il n’était pas méchant notre Simon! Il s’installa un peu, plaçant de ses vêtements dans les armoires, et visitant rapidement la chambre qu’il habiterait pour quelques jours. Il ne se préoccupait pas du Nettoyeur qui avait pris place sur un fauteuil et qui semblait un peu rêveur, le regard dans le vide.

Ça bougeait dans le monde c’est temps-ci. Des avions en provenance d’un peu partout dans le monde avait prit la direction de Chicago, ville neutre où se tiendrait une réunion entre dirigeants Rebelles et de l’Agence. Puisque l’Agence ne laisserait pas les Rebelles aller à leur guise, on avait assigné des Nettoyeurs à chaque émissaire ainsi qu’à chaque ambassadeur. Ce n’était pas tous les Nettoyeurs qui avaient reçu le travail de suivre un Rebelle, mais Loïc était l’un de ceux là. Il faut dire que ça allait faire du bien à son pauvre petit esprit torturé par les trop nombreuses pensées de sa collègue, Megane. Celle-ci ne devait jamais cesser de penser, peut-être un peu lorsqu’elle dormait, mais cela ne devait qu’être qu’un simple ralentissement de service, tout au plus. Même là, Loïc ne pouvait rien affirmer puisqu’il ne s’était jamais retrouver à côté de la jeune femme alors que celle-ci dormait. Enfin, ça ne devrait pas arriver non plus, à moins qu’elle s’endorme alors qu’ils patrouillaient ensemble. Ce n’était pas vraiment dans les probabilités comme elle le dirait si bien! Dormir au travail n’était sans doute pas dans les habitudes de Megane, sinon elle risquerait de manquer des méchants! Être nettoyeur de profession, ça voulait dire impossibilité de dormir au travail. Du moins, ça n’arriverait pas à Loïc. Lui qui ne dormait déjà pas beaucoup, il ne dormirait donc pas durant son quart de travail.
Loïc avait attendu l’arrivée de l’avion qui amènerait celui qu’il serait chargé de surveiller en même temps de veiller à sa sécurité. Il avait reçu un dossier contenant des informations sur l’émissaire, sa mission. C’était un homme plus vieux que lui, une brute avec comme pouvoir la capacité de se fondre dans le décor et une hyper sensibilité des mains. Question brute, Loïc trouvait que Mike, un de ses collègues, était mieux. Simon Smith, l’émissaire des brutes, était bien étrange pour représenter son clan. Il faut dire que les mutants de la même catégorie que Loïc connaissait étaient plutôt du genre à courir vite ou bien capable de défoncer des murs à main nues. L’homme sortit finalement de l’avion et Loïc alla devant lui pour se présenter rapidement avant de l’informer de sa présence à l’aéroport. Ils prirent ensuite l’avion ensemble jusqu’à l’hôtel où monsieur Smith avait sa chambre. Il n’était pas du genre bavard, mais le Nettoyeur n’en avait pas besoin, déjà qu’il suivait pas mal le fil de ses pensées. Enfin, il essayait de faire abstraction de ses pensées, même si ce n’était toujours pas évident. Arriver à la chambre, Loïc alla squatter un confortable divan pendant que la Brute prenait ses aises. Tant mieux, ça laissait un peu de tant pour Loïc d’avoir du silence mental, n’entendant plus ce qui se déroulait dans la tête de monsieur Smith.

Il allait rester combien de temps avec ce foutu Nettoyeur? Celui-ci n’avait pas une vie en quelque part? Une copine, des enfants, un chien même? N’importe quoi finalement qui demandait plus d’attention et d’intérêt que l’émissaire des Brutes. Celui-ci n’aimait pas vraiment la situation, de plus, le Nettoyeur ne lui avait dit que son nom, pas ses pouvoirs. Qui sait ce qu’il était capable de faire? Tant que ce n’était pas une brute lui aussi. Ça serait le comble! Ayant terminé de placer ses choses dans les tiroirs et après avoir fait le tour de l’appartement au moins trois fois, Simon ne trouvait plus grand-chose à faire sinon d’entamer une discussion avec celui qui était chargé de le surveiller. Avec un peu de chance, il comprendrait que le Caméléon en avait assez de le voir et qu’il était mieux de déguerpir pour aller faire autre chose. Il pouvait même aller chasser les papillons si ça lui tentait, tant qu’il arrêtait de le suivre du regard pour chaque geste qu’il faisait. Est-ce qu’il allait le suivre s’il se rendait aux toilettes? Petit soupir de lassitude avant de prendre la direction du mini bar. L’alcool était vraiment rendu un moyen de passer le temps pour Simon. Pas qu’il était alcoolique, mais prendre un verre plusieurs fois par semaine était rendue une chose quotidienne. Au diable le foie, il aimait l’alcool! Il ouvrit donc le mini bar pour regarder les choix qui s’offrait à lui. Une bouteille de vin rouge… du rhum… de la vodka… Il tassa ses bouteilles afin de mieux voir celles qui se cachaient derrière et trouva enfin quelques choses qui lui plaisait bien : du whisky! C’était un autre mutant qu’il avait rencontré qui l’avait «initié», en quelque sorte, à cet alcool et depuis, Simon aimait bien en prendre. Ça vous décapait la gorge et tuait tous les microbes présents dans votre gosier. Bref, il aimait bien! Est-ce qu’il serait poli et offrirait de la boisson au Nettoyeur? Pourquoi pas, cela amadouerait peut-être son caractère et le rendrait plus enclin à partir après un verre ou deux.

- Pendant que j’ai la tête dans le bar, tu veux quelque chose?

Loïc n’était pas méchant et ne mordait pas, alors pourquoi le Rebelle s’obstinait à l’éviter et faire cinquante fois le tour de l’appartement alors qu’il avait terminé de ranger ses trucs. Tant qu’à devoir se supporter autant faire un peu de discussion, et de plus, c’était un bon moyen pour passer le temps. Ah et bien tiens! Monsieur Smith s’était enfin arrêter de bouger pour alors se mettre la tête dans le bar. Il fouilla un peu parmi les bouteilles offertes par l’hôtel. Il sembla trouver ce qu’il cherchait car il releva la tête pour s’adresser à Loïc qui fut un peu surpris de ce geste il faut l’avouer. Le Rebelle lui offrit quelque chose à boire. C’était bien gentil de sa part, mais Loïc était présentement en train de travailler, et que penseraient ses supérieurs s’ils venaient à savoir qu’il avait bu lors de son quart de travail. Qui plus est, un quart de travail où il se devait de surveiller un homme. Il ne devait en aucun cas diminuer ses facultés, surtout que Loïc n’était pas le Nettoyeur le plus offensif qui existe. Alors pourquoi l’avait-on affecté à la surveillance d’une brute alors direz-vous? Et bien, regardez les pouvoirs de chacun des mutants : l’un peu disparaître et l’autre entend les pensées des gens se trouvant dans un rayon d’à peu près deux mètres. C’était donc logique, car si le Rebelle disparaissait pour s’enfuir, Loïc allait l’entendre penser, et il le saurait une fraction de seconde avant qu’il ne disparaisse. C’était bien pensé à ce niveau là! Enfin, pour revenir à la boisson alcoolisée que lui offrait le Rebelle, le mentaliste lui répondit de son divan :

- Je vais m’en passer, je ne bois pas lorsque je travaille.

Il était vraiment sérieux dans son travail, n’étant pas du genre à faire tout et n’importe quoi alors qu’on lui avait dit quoi faire. De même, lorsqu’on lui donnait un ordre, il y obéissait et jamais la pensée de faire autrement n’aurait pu lui traverser l’esprit. C’était impensable finalement.

Tant pis pour lui alors! Simon voulait être sympathique avec et il refusait de boire. Ce n’était pas comme s’il lui avait demandé de vider une caisse de vingt quatre bières à lui tout seul. Ce n’était qu’un verre! Alors qu’il se mette à boire de l’eau, de son côté Simon prendrait un whisky sur glace! Parlant de whisky sur glace, l’émissaire se dénicha un verre, mais il manquait de la glace. Encore un peu de farfouillages dans le congélateur avant de trouver l’objet de convoitise. Il mit deux ou trois glaçons dans le verre puis ce fut le tour du whisky. Il remplit de cette manière la moitié du verre pour tout ranger ensuite et d’aller prendre place dans un fauteuil en face du Nettoyeur. Une fois assis, il prit une gorgée de sa boisson, ne sachant pas trop comment commencer la conversation avec l’autre.

- Loïc c’est ça?

D’accord ce n’était pas vraiment une question, mais plus une affirmation. Si ce n’était pas le bon nom, l’autre lui dirait qu’il s’était trompé, ce n’était pas plus grave que ça. Le Nettoyeur s’était présenté lors de son débarquement, mais c’était rentré par une oreille et pratiquement sortie de l’autre. Ce n’est pas comme si c’était vraiment un détail important non! Qu’est-ce qu’un nom après tout? Ce n’est qu’un nom que nos parents nous attribut à la naissance, s’en même nous demander notre avis! Et si on n’aime pas notre prénom, c’est des tas et des tas de paperasses pour le changer officiellement. Dans ce temps là, on ne fait que le changer, mais non officiellement finalement!

- Alors, quels jolis pouvoirs as-tu pour que l’Agence t’ait pris dans ses rangs?

À peine teinté d’ironie cette question! Mais Simon avait raison, ce n’était pas n’importe qui qui pouvait entrer dans les Nettoyeurs, il fallait avoir certains pouvoirs utiles lors des patrouilles ou dans n’importe quelle situation où les Nettoyeurs intervenaient. Alors qu’est-ce que ce jeune homme pouvait-il avoir pour être Nettoyeur? De plus, lorsqu’il saurait les pouvoirs qu’avait le jeune homme affecté à sa surveillance, il saurait à quelle catégorie de mutant il appartenait. Espérons seulement pour lui qu’il n’était pas une brute.

Maintenant que l’homme s’était approché de lui, Loïc pouvait capter ses pensées. Et bien, on peut dire qu’il était étrange comme homme cette Brute! Il posait des questions auxquelles il ne voulait pas avoir de réponses, ou du moins, il s’en foutait s’il obtenait ou non une réponse. Pourquoi diable posait-il la question s’il ne contait même pas écouter ce que le Nettoyeur lui répondrais!? Finalement, il y avait des hommes aussi incompréhensibles que l’étaient les femmes, et ce n’était pas peu dire! Au moins, ce n’était pas un homme aux milles et une pensée qu’il avait en face de lui, ce qui lui laissait son esprit tranquille un peu. Loïc entendit vaguement des trucs par rapport au nom, un nom attribué par nos parents et qu’on ne choisissait même pas. Est-ce que monsieur Smith n’aimait pas son prénom? Ce n’était pas une information importantes ou à retenir, donc le Nettoyeur n’y prit pas garde, prenait soins d’éliminer ça de sa tête. Il devait faire une sélection sur ce qu’il devait retenir ou non de ce qu’il entendait, sinon il finirait l’esprit débordant de choses inutiles et futiles. Avec toutes les conneries qu’il pouvait entendre dans une seule journée, vous seriez surpris parfois d’entendre ce à quoi les gens pensent. D’une banalité extrême parfois, d’autres encore ont des pensées assez perverses. Le plus drôle pour Loïc, c’est lorsqu’il entendait quelqu’un penser : «Si quelqu’un peut lire dans mes pensées, je suis dans la merde.» Mais ils exagéraient, ce n’était pas toujours dans des situations délicates qu’ils se retrouveraient. Plus des situations de gène extrême!

- Moi, Loïc est mon nom, même si vous vous en balancez. Oui, je suis télépathe.

Un peu direct comme réplique et aussi un peu bête. Loïc n’y pouvait rien, c’était souvent une attitude qu’il avait envers les contrevenants à la loi ou bien envers les Rebelles. Disons qu’il avait été conditionné assez jeune à ne pas apprécier ce genre de racaille.

Il fallait qu’il tombe sur un télépathe en plus. Wow, comme Simon était chanceux. Il aurait pu tomber sur n’importe quoi, mais il avait pigé un homme qui pouvait farfouiller dans sa tête à sa guise. Non mais c’était ses pensées et sa tête, alors on n’avait pas à jouer dedans. S’il souhaitait partager ses pensées, il les dirait, pas besoin d’écouter aux portes si on peut dire. En même temps, l’Agence connaissait les pouvoirs qu’avait l’émissaire, donc on ne voulait pas qu’il disparaisse. Un télépathe, même si ne le voyait pas, pouvait se fier aux pensées pour localiser Simon. Dommage, il ne pourrait donc pas larguer son surveillant ou appeler le comme vous le voulez. Reste qu’il était pris avec lui jusqu’à ce que la réunion ait lieu. Si Simon voulait un chien ou un animal pour le suivre partout où il allait, il irait à l’animalerie pour s’en trouver un mignon qui ne lisait pas dans ses pensées, contrairement à ce Nettoyeur. Présentement, même si Simon avait peu de pensées flatteuses envers celui qui le surveillait, cela ne le dérangeait pas. Pourquoi cela le dérangerais après tout? Il n’en avait que faire qu’un Nettoyeur ait mauvaise opinion de lui ou bien qu’il soit offusqué de ses pensées. Qu’est-ce qu’il allait faire? Le bouder, le frapper peut-être? Simon savait se défendre! Et avec ce qu’il avait comme projet pour la conférence qui allait avoir lieu, l’Agence avait avantage que Simon soit présent et bien portant à cette conférence. Les brutes non, mais l’Agence oui. Est-ce que Simon pensait aux conséquences de ce qu’il allait faire? Peut-être que oui, mais en même temps, sa vengeance, il allait enfin l’avoir. Comme on dit, la vengeance est un plat qui se mange froid… Celle de Simon était froide depuis très longtemps et il allait déguster celle-ci avec joie. Il n’avait pas attendu tant de temps pour une piètre vengeance non plus! Simon fit tourner le whisky se trouvant dans son verre, avec un sourire narquois au visage. Il avait hâte que le jour «J» arrive disons! Il prit une gorgée de son breuvage, question de ne pas se déshydrater! Il prit la parole par la suite, toujours aussi hautain en quelque sorte et avec le même sourire narquois aux lèvres.

- Wow… génial un fouilleux de mémoire!

Est-ce qu’il venait vraiment de le traiter de fouilleux de mémoire? C’était bien la première fois qu’un tel surnom lui était attribué de vive voix. Certains avaient déjà eut cette pensée alors que Loïc se trouvait à proximité, mais monsieur Smith était le premier à le dire vraiment. Il n’avait pas tord dans un sens puisque c’était le terme vulgarisé du pouvoir du Nettoyeur, non? Par contre, ce n’était pas un terme particulièrement apprécié par le jeune homme. Ce n’est pas comme s’il faisait exprès d’entendre des choses qu’il ne voulait pas entendre ou d’apprendre des choses qu’il ne voulait pas apprendre. Il y avait des bons côtés aussi, comme le fait que personne ne pouvait lui mentir impunément en pleine face. Même si on le faisait, il allait savoir la vérité assez facilement.
Loïc suivait le fils des pensées de l’homme en face de lui. Il ne semblait pas content que ce soit Loïc qui lui ait été attribué puisqu’il ne pourrait pas se pousser en douce. Le Nettoyeur savait que Smith pouvait disparaître et se fondre dans le décor, mais il ne pouvait pas arrêter de penser. Loïc le trouverait bien facilement grâce à ses pensées. Ce Rebelle osait le comparer à un animal de compagnie? C’est lui qui disait ça alors que c’était lui qui était le plus proche d’un animal que lui? Monsieur Smith pouvait facilement être comparé à un caméléon vous ne pensez pas? Alors qu’il ne compare pas Loïc à un chien de poche. Il faisait son travail, c’est tout. D’accord, le Rebelle se foutait de son opinion et qu’il s’offusque ou pas. Qu’est-ce que Loïc pouvait faire après tout? Il avait raison cette brute, il n’y avait pas grand-chose à faire. Le laisser penser tranquillement était la meilleure des choses à faire. Une pensée attira l’attention de Loïc plus que les autres. Simon pensait à quelque chose, une sorte de projet, qu’il voulait mettre en place lors de la conférence. Voilà qui était intéressant! Autant lui demander des précisions, car même s’il lui mentait, son projet viendrait peut-être à son esprit, donc Loïc pourrait voir de quoi il s’agissait.

- Quel est ce projet que vous avez pour la conférence?

Est-ce que cela regardait ce foutu Nettoyeur son projet? Non, alors qu’il s’occupe un peu de ses oignons. Il y avait quand même un problème, le Nettoyeur pouvait voir et entendre ce qui se passait dans sa tête. L’objectif était donc de penser à tout sauf à ce qu’il voulait faire. Se concentrer sur son whisky était une bonne idée. Le Nettoyeur se lasserait peut-être d’avoir l’image de la boisson ambré se trouvant dans le verre. Les quelques glaçons qui se trouvaient aussi dans le verre afin de refroidir la boisson alcoolisée. Justement pourquoi ne pas en prendre une petite gorgée, cela lui hydraterait le gosier un peu! Mais avant, juste une petite phrase pour notre Nettoyeur fouilleux e mémoire :

- Occupe-toi de ta tête je m’occupe de la mienne.

C’était sec, mais Simon n’allait quand même pas se forcer pour ce Nettoyeur! De plus, il n’allait pas cacher ce qu’il pensait alors qu’il pouvait le voir assez facilement ça dans tête. Maintenant qu’il savait son pouvoir, il allait tenter de le contrer, il ne lui laisserait pas la tâche facile non plus. Il porta son verre à ses lèvres et prit une autre gorgée de whisky dont le niveau dans le verre descendait peu à peu. Il n’allait pas se saouler non plus, surtout pas en compagnie d’un nettoyeur beaucoup trop stricte et qui ne buvait pas en sa compagnie. Cela aurait peut-être détendue les choses s’il avait accepté un verre, mais non, monsieur travaillait donc ne buvait pas. Simon buvait souvent lui quand il travaillait, ou plutôt, lorsqu’il se promenait aux quatre coins du monde pour les Rebelles brutes. Comme une certaine fois dans un hôtel… avec la femme en noir, vous savez, l’artiste… Et bien arrêtons là les pensées, sinon Loïc en saurait trop sur cet épisode!

Vraiment pas bavard comme homme ce Rebelle. Cela ne faisait que conforter l’idée des Rebelles qu’avait Loïc : des hors-la-loi bêtes comme leurs pieds et qui voulait tout faire pour faire tomber l’ordre établis. Fils d’un homme important de l’Agence, Loïc avait été éduqué (lorsque son père s’occupait de lui) de façon à avoir en horreur les Rebelles. Cela avait fonctionné et c’est pourquoi le jeune homme avait prit la voie de Nettoyeur comme choix de carrière. Bien que n’étant pas le plus offensif des Nettoyeurs, il restait assez utile en équipe. Seul il risquait de se faire massacrer rapidement. Le temps qu’il hypnotise quelqu’un qui voulait lui sauter dessus, il avait le temps de mourir trois fois. Alors heureusement pour lui il y avait des Nettoyeurs dans le genre de Mike ou de Megane pour lui sauver la peau et maîtriser les récalcitrants. Masaki aussi poussait lui donner un bon coup de main là-dessus. Loïc prévenait s’il croisait des gens aux pensées peu agréables envers l’Agence ou les Nettoyeurs ou bien si de gens avaient des intentions mauvaises à leur encontre. C’était quand même utile et ça évitait les mauvaises surprises.
Enfin, pour en revenir à notre Rebelle peu sympathique, celui-ci ne voulait donc pas lui faire part de son projet. Loïc n’allait quand même pas laisser passer une occasion comme celle-là de découvrir quelque chose qui pouvait être important! Mais monsieur Smith semblait vraiment vouloir détourner ses pensées de ce projet en les fixant sur sa boisson alcoolisée. Bien jouer, mais cela n’allait pas être assez pour laisser Loïc pantois. Le Rebelle ne savait pas encore le second don que possédait le Nettoyeur. Celui-ci n’avait pas été assez stupide pour le dire quand même! Alors il chercha à croiser le regard de Smith, il le fallait s’il voulait l’inciter à lui parler de ce projet. Et voilà il l’avait. Heureusement que monsieur Smith n’était pas du genre à éviter les regards. Maintenant, espérons qu’il allait se montrer un peu bavard!

- Allez, parlez-moi de ce projet un peu. Vous ne contez quand même pas faire un acte suicidaire, non?

En l’hypnotisant comme il le faisait, il allait le pousser à parler. Il ne fallait pas que Simon ait un esprit trop fort pour résister à Loïc.

Qu’est-ce que cet idiot avait à le regarder de cette manière? Est-ce qu’il n’avait pas encore compris qu’il ne voulait pas parler? S’il n’était pas si bête que ça, et puisqu’il avait accès à ses pensées, il pouvait facilement comprendre qu’il risquait plus d’avoir de la conversation intéressante avec une chaise qu’avec Simon. Mais puisque celui-ci n’était pas du genre à détourner son regard le premier, et bien il croisa celui du Nettoyeur, espérant que celui-ci allait baisser le regard le premier ou bien qu’il partirait dans le meilleur des cas, en voyant l’air sombre de l’émissaire. C’était sans conter sur le deuxième pouvoir du nettoyeur qu’il ne connaissait pas. La sensation qu’il eut, ce fut comme s’il tombait dans la lune. Première pensée qui lui traversa l’esprit fut de se dire que l’alcool était plus fort qu’il ne le pensait. Et tout le monde sait que l’alcool délit les langues! Tout de même, ce n’était pas comme s’il avait ingurgité une bouteille entière d’alcool et il gardait un brin de lucidité. Donc, le dénommé Loïc voulait qu’il lui parle de son projet et ne paraissait pas vouloir le laisser tranquille tant qu’il ne lui disait pas les raisons. Bah pourquoi pas? Il pouvait bien parler un peu, ça ferait passer le temps un peu plus rapidement que de se taire. Et puis, ce n’était pas comme si ce Nettoyeur allait aller dire ce qu’il projetait au premier venu. Et ça allait aider l’Agence, n’est-ce pas?

- Pour faire assez simple, disons que je compte obtenir ma vengeance. Les brutes s’en mordront les doigts.

Il n’était vraiment pas dans son état normal pour parler aussi librement et aisément que ça. Personne ne savait pour sa haine envers les brutes et il allait compter ça à un Nettoyeur qui plus est! Il ne pouvait pas s’empêcher de parler pour le moment, les mots s’alignaient tous seul en sortant de sa bouche. Que ça arrête bon dieu, sinon tout allait tomber à l’eau!

Bingo, ça marchait. Loïc commençait à mieux maîtriser ce pouvoir aussi il faut dire. Plus le temps avançait et plus il poussait son pouvoir, plus il pouvait influencer les gens, simplement en croisant leur regard pendant un petit moment. C’est ce qu’il faisait avec le Rebelle présentement et ça marchait comme il le souhaitait, ce qui était parfait. Loïc ne comprenait pas pourquoi monsieur Smith voulait obtenir vengeance des brutes… N’était-il pas une brute lui-même et un de leurs émissaires qui plus est!? Le Nettoyeur avait manqué quelque chose ou un épisode de toute évidence. Pourquoi ne pas tenter de pousser un peu plus loin encore, voir jusqu’où le Rebelle allait se dévoiler et dire de l’information. C’était pour la sécurité de la réunion que Loïc faisait ça. Sa vengeance semblait être tournée vers les brutes, mais cette vengeance, comment l’obtiendrait-il? En attaquant quelqu’un durant la réunion au nom des brutes et après dire que c’était un ordre qu’il avait reçu? Autant vérifier. Les supérieurs de Loïc seraient heureux d’obtenir de la nouvelle information surement. Car oui, le patrouilleur voulait bien paraître auprès de ses supérieurs, mais surtout se faire remarquer de son père pour une fois. Le seul moyen qu’il avait trouvé pour atteindre ce but, c’était d’être appliqué dans son travail et de suivre les pas que son père avait tracé avant lui.

- Et dites-moi, comment vous allez l’obtenir cette vengeance?

Allez dit-le petit Rebelle et tout sera pour le mieux!

Est-ce que ça allait finir un jour ou l’autre cet interrogatoire. En plus ce n’était pas tellement juste comme méthode puisque présentement, Simon ne semblait se rendre compte de rien. Attention au moment où il comprendrait par contre. C’était vraiment étrange ce qu’il ressentait, il était plus détendu et confortable en compagnie du Nettoyeur, chose qui n’était pas voilà peu de temps. L’émissaire n’aimait pas l’Agence et ses sous-fifres, et pourtant, il discutait assez librement avec l’un de ses sous-fifres justement! Vraiment chiant pour Simon qui ne serait pas de bonne humeur dans peu de temps, lorsqu’il réaliserait vraiment ses paroles. Finalement, il était dans une sorte d’état second dans le moment et il n’était pas lui-même. Il n’aimerait pas vraiment, je vous le jure! Il prit une autre gorgée de whisky. Il ne restait qu’un fond dans le verre signe que l’alcool se dirigeait maintenant droit dans son sang. Pas d’autre verre pour l’émissaire d’accord? Alors le Nettoyeur continuait à l’interroger sur la source de sa vengeance. Simon avait-il la langue assez délié pour le dire? Fidèle à son habitude, il répondit assez vaguement, mais assez pour donner une bonne idée quand même… surtout si l’autre fouilleux de mémoire suivait encore le fil de ses pensées.

- Je vais vendre les brutes, si on peut dire. Je vais seulement dire… quelques informations dans le fond.

Et pop! Un déclic se fit. Simon fronça les sourcils et lança un regard interrogateur vers le Nettoyeur. Qu’est-ce qu’il avait fait celui-là? Non, Simon n’aurait jamais dit cela, c’était son plan, sa vengeance. Loïc avait quelque chose, mais quoi? Il l’avait forcé à parler le salaud!

- Qu'est-ce que tu as fait?

Merdouille… Loïc devait avoir perdu un peu de sa concentration puisque Simon sortit des vapes pour se rendre compte que le Nettoyeur avait fait quelque chose. Il s’en était rendu un peu trop rapidement au goût de Loïc qui aurait bien aimé continuer son interrogatoire. Tant pis, il avait quand même réussi à glander quelques informations qui allaient être utile. Il fallait désormais qu’il en fasse part à ses supérieurs le plus tôt possible. Il les appellerait donc et leur dirait que la surveillance de cet émissaire était inutile, il ne fuirait pas. Monsieur Smith n’avait l’intention de tuer personne, c’était assez clair maintenant, il voulait seulement pouvoir prendre la parole lors de la conférence. C’est pour ça qu’il trouvait qu’affecter quelqu’un à sa surveillance était inutile. On comprenait mieux maintenant! Sauf que, même si le Nettoyeur avait obtenu ce qu’il voulait. Il faisait désormais face à un homme en colère et qui exigeait des explications. Est-ce que Loïc pourrait réussir à l’hypnotiser de nouveau pour lui faire oublier cette conversation? Il allait devoir y travailler fort et croiser de nouveau le regard de l’homme. En espérant que celui-ci n’avait pas des doutes quand au pouvoir hypnotiseur des yeux bleus de Loïc.
«Aller regarde par ici le Rebelle je ne te ferai pas de mal… Je veux seulement te faire oublier quelques trucs que tu as dis… Ça va t’enlever des remords, aller regarde moi!»
Victoire, le regard de monsieur Smith, bien qu’étant un regard noir et colérique, se fixa sur son surveillant, et il attendait des explications. Les yeux des les yeux, Loïc prit la parole, tout en l’hypnotisant. C’était pratiquement finalement comme pouvoir ces yeux là!

- Mais j’ai rien fait, l’alcool que vous ingurgité doit être plus forte que vous ne le pensiez! Bon je crois que je vais y aller, de toute manière, vous ne partirez pas!

Un petit d’hypnose seulement pour s’assurer qu’il resterait à l’hôtel, question de conforter l’idée de Smith. Et puis, on n’aurait plus besoin de Loïc ici maintenant.

La colère de Simon ne semblait pas vouloir redescendre, jusqu’à ce qu’il croise le regard du nettoyeur à nouveau. C’était vraiment agaçant comme pouvoir ça et comment Simon allait s’en rendre compte s’il lui faisait oublier la conversation qui venait d’avoir lieu. Heureusement que Simon n’était pas si con que ça aussi! Sa colère redescendit donc tranquillement et Loïc prit la parole en même temps qu’il l’hypnotisait et lui faisait oublier quelques trucs importants de la conversation passée. Simon n’avait pas l’intention, en effet, de prendre ses jambes à son cou et de partir à l’autre bout de la planète. Alors l’hypnotisation pour ça était un peu inutile. Loïc se leva pour partir, pour aller où Simon s’en foutait. Pour l’instant il voulait être seul un peu et remanier ses pensées un peu. Il posa son verre sur une table et se leva pour accompagner le nettoyeur à la porte, afin de s’assurer qu’il partait bel et bien!

- À jamais.

Lui dit Simon lorsqu’il sortit. Il barra la porte derrière lui pour qu’il n’ait même pas l’idée de revenir. Une bonne chose de faite! L’émissaire avait maintenant du temps pour lui, et comment allait-il l’occuper? Par une sieste surement. Surtout qu’avec le décalage horaire, il n’avait pas le même rythme de vie que les Américains pour le moment. Donc une sieste puis il se ferait monter un repas à sa chambre pour se rassasier. Il retira ses chaussures en entrant dans sa chambre et alla se coucher tout habiller sur son lit, sans rentrer dans les couvertes, attendant que le sommeil réparateur vienne.

RP terminé, je verouilles!

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