Après une nuit... une soirée et une nuit? [Klaus]

Klaus gagnait un point donc! Enfin, Noah lui avait céder la victoire sur ce point là. C’est toujours ça de gagner! Il prit une gorgée à sa bière, bien qu’elle soit constituée d’eau, comme le lui avait dit le télépathe! Pendant qu’il faisait cela, soit se réhydrater, Noah prit la parole, lui donna un avertissement. Faire attention à ce qu’il pensait. Ce n’était pas de la faute à Klaus non plus s’il avait vécu près de quatre-vingt dix ans sans que personne ne viennent voir ce qui se passait dans sa tête. Habituellement, on ne savait pas ce que les autres pensaient et c’est pour ça aussi que Klaus pensait ce qu’il voulait. Peut-être que s’il fréquentait un peu plus Noah il finirait par comprendre qu’il y a des mutants qui pouvaient voir et entendre ce qu’il pensait. Il devrait vraiment en prendre note, car Noah avait raison : on ne devait pas savoir qu’il avait une réfugiée qui le visitait de temps en temps. Surtout que tout le monde était décidé à mettre la main sur elle, à en croire les nouvelles, et surtout à en croire la principale concernée. Noah rajouta quelques paroles, mais quand il fit cela, il y avait quelque chose qui clochait : ses lèvres ne bougeaient pas. Pourtant, tout être normalement constitué parlait en bougeant les lèvres!

«Ses lèvres ne bouge pas… mais j’entends ce qu’il dit… une amélioration?»

Tout cela, Noah L’avait surement entendu et Klaus lui jette un regard interrogateur afin d’avoir une confirmation. Lors de leur dernière rencontre, Noah était dans l’incapacité de lui répondre directement dans sa tête et Klaus devait aussi utiliser des mots avec que le télépathe ne passe pas trop pour un fou. Maintenant cela serait différent donc?

La paresse pratiquement à l’état pur, si on peut dire. Une chance qu’il n’était pas télépathe ET télékynésiste à la fois, sinon il resterait assis à faire venir les choses à lui. Plus besoin de parler ni de bouger. Mais ce n’était le cas donc Noah n’était pas celui qui remporterait le prix d’homme le plus paresseux sur Terre. D’autres étaient surement pire que lui. Peut-être Klaus pouvait-il se porter candidat à cette catégorie? Sauf que devoir argumenter et débattre pour savoir qui était le plus paresseux, et bien c’est fatiguant! Sauf que Klaus n’avait pas toujours été comme ça, ou bien on ne lui avait pas laissé le choix. Dans les Hitlerjugen, si on disait que le lever était avec le soleil, le lever était avec le soleil. Quand les Russes étaient dans Berlin, il n’était pas pensable de rester couché dans ce qui pouvait vous servir de lit et de faire la grasse matinée. Non, il avait fallu que le jeune allemand dépense beaucoup d’énergie pour se sortir de ce merdier. Il tenait quand même à la vie, car à cette époque, il était l’homme de la famille, ses frère et son père ayant perdu la vie lors de différentes attaques. Leni et sa mère avaient besoin qu’il reste en vie. Heureusement qu’il avait servi d’expérience dans ce cas. C’était surement ce qui avait fait qu’il puisse rester en vie alors que Berlin avait été une véritable hécatombe d’Allemands : homme femme, vieillard et enfants. Tous ceux qui avaient croisé la route des Russes avaient péri ou pire encore. Les goulags pour les hommes, les viols pour les femmes. Une chance, à ce moment là la famille Morgenstern, ou ce qui en restait se trouvait en sécurité (ou ce qui s’en rapprochait le plus), en Alsace. Encore trop de divagations et de mélancolies. Klaus se faisait vraiment de plus en plus vieux pour tellement vivre dans le passé et ressasser de vieux souvenirs. Tout ça était seulement partit du fait que Noah était presque le paresseux des paresseux puisqu’il n’avait plus à articuler pour communiquer avec les gens. On va faire passer ça avec un peu de bière, la solution de tous les maux! Sauf que Noah le déstabilisa assez lorsqu’il lui demanda où ils allaient finir la soirée. C’était plus subtil à demander par les pensées, mais les réactions ne se passaient pas uniquement dans la tête elle! Klaus faillit s’étouffer et il toussa un peu mais sa passa. Disons seulement qu’il n’avait pas anticipé cela. Qu’est-ce qu’on répond à cela? Car oui, l’Allemand prenait cela comme une demande. Noah allait être heureux! Il fallait trouver une réponse là… Il ne savait vraiment pas quoi dire, ou bien penser! Il savait ce que Noah voulait dire, une partie de lui-même le souhaitait. Sauf que c’était encore si étrange de penser cela. Il faut dire qu’il commençait bien à assimiler les faits, depuis la nuit passé avec son interlocuteur d’ailleurs. Bon, on va aller avec la réponse la plus logique aussi :

«Bah… où est-ce que c’est le moins loin?»

Est-ce que Klaus pensait aux gens qui les regardaient sourire pour rien ou s’étouffer dans leur bière alors qu’aucune parole n’était échangée. L’opinion des autres lui passait une bonne dizaine de mètres au dessus de la tête. À toujours se fier à ce que les autres personnes pensent de vous, vous ne pouvez plus rien faire qui ne leur déplairait, étant donné que tout le monde à des goûts différents. Bref, pour en revenir au sujet, Noah venait de poser un problème, ou du moins, un questionnement qui valait la peine d’être résolu. Sa fille, Eva… Elle sentirait que Klaus n’était pas seul dès qu’elle mettrait une main sur la poigné de porte, alors ce ne serait pas subtil. On ne peut pas dire que Klaus et Noah étaient des vieux amis ou des hommes qui se connaissaient depuis très longtemps, non, ils étaient… amants… C’était vraiment étrange à dire finalement. Il ne faut pas oublier que sa fille était pire que les dans les relations entre êtres vivants, alors qu’est-ce qu’elle ferait si elle arrivait et que son père n’était pas seul? Si Noah partait avant qu’elle ne revienne du travail, Noah partirait tôt… qu’est-ce que Klaus souhaitait maintenant? Parce que la décision lui revenait en fin de compte. C’était lui qui devait choisir. À moins qu’il ne laisse le choix à Noah. Celui de faire comme il lui souhaitait. Parce que dans le fond, aucun des deux choix ne dérangeait à l’Allemand. On va se décharger de nos responsabilités sur quelqu’un d’autre alors, il était bon Klaus là dedans!

«Je te laisse faire comme tu veux.»

Le choix reposait maintenant sur les épaules de Noah et non plus sur celle du vieil allemand. Bien joué non?

Ils jouaient à se lancer la balle là? Si les deux hommes continuaient ainsi, ça ne finirait plus et le soleil aurait le temps de se lever trois ou quatre fois avant qu’un des deux ne réagisse. Dans le fond, c’était complètement idiot comme attitude. Ils étaient paresseux et ne voulaient pas choisir pour économiser de l’énergie, mais dans le fond, se lancer la balle comme ils le faisaient, c’était aussi pire. Encore une fois par contre, Noah avait raison de reporter le choix en direction de Klaus. C’était plutôt l’Allemand qui était concerné là, c’était sa fille. De plus, le vieil homme devait choisir la tangente à donner à sa vie future. Est-ce qu’il contait revoir Noah ou pas? Telle est la question! Il l’aimait bien ce Noah, puisqu’il n’avait pas grand-chose à dire pour se faire comprendre de lui. En plus, il pouvait parler avec lui en allemand et il le comprendrait. Klaus aimait sa langue natale, mais trop peu de gens la parlait, surtout aux États-Unis. De plus, son télépathe favori n’était pas quelqu’un de difficile à vivre. Le revoir pourrait être amusant et plaisant à la fois. Donc, si Noah était aussi du même avis, ils pourraient bien se revoir. Finalement c’est Klaus qui prenait la décision.

«Si tu compte aussi me revoir, et bien on fera la présentation si elle est debout quand on se lèvera. Habituellement elle dort assez longtemps. Sinon, on reportera les présentations pour un autre jour.»

Klaus finit sa bière à ce moment là. Est-ce qu’il s’en commandait une autre là? Il hésitait. Qu’est-ce qu’on fait là? Noah allait surement pouvoir éclairer sa chandelle. Est-ce qu’ils prenaient un autre verre avant de prendre la direction de l’appartement Morgenstern ou bien on y va maintenant? Klaus n’y savait trop rien.