Resto du Parc

Liz venait d’arriver à Chicago. Un agent lui avait fait faire rapidement le tour des infrastructures importantes attenante à l’Agence, à la police, au gouvernement ou aux nettoyeurs dans lesquelles elle aurait probablement à travailler .Ils étaient ainsi rentrés dans la Chicago Spire, la Tribune Tower et la Willis Tower sous les regards un peu étonné des travailleurs, surpris de voir une femme en uniforme militaire en plein centre-ville et suivant de près un agent en costume-cravate. L’informant qu’elle ne commencerait à travailler que dans deux jours, l’homme lui avait montré l’appartement de fonction fournis par l’Agence et l’avait laissé seule pour découvrir la ville.
Une ville…Que c’est grand une ville ! Surtout une métropole comme Chicago avec ces milliers d’habitants.Ca grouille de partout, ça mange, ça fait vroum vroum, ça se promène… Ayant passé toute sa journée à faire des courses dans le centre-ville, Lizy commençait à se lasser de cette agitation. Elle était pourtant rentrée chez elle beaucoup trop tôt à son goût. Surtout qu’elle n’avait vu qu’une partie de la ville qu’un de ses anciens collègues lui avait si bien décrit. Obéissant à une impulsion, elle décida d’inaugurer ses nouveaux vêtements de ville et d’en profiter pour visiter la ville que la nuit, les néons et les réverbères rendaient scintillante.
Regrettant immédiatement son bon vieux jeans-t-shirt-baskets qu’elle avait lâchement abandonné sur son lit au profit d’un jeans neuf et trop serrant à son gôut-chemisier blanc-chaussure à talons (8 cm Liz avait peut-être visé trop haut…), elle sortit dans la rue et se mis à la recherche d’un café où elle pourrait s’attabler (le plan de départ étant de se promener en mangeant éventuellement un hot-dog mais on verrait la prochaine fois, une fois que ses chaussures se seront distendues).Elle trouva enfin (après 500 mètres de marche acrobatiques) un petit restaurant plus que bondé mais dont la terrasse offrait une superbe vue sur le parc en contrebas. Malheureusement toutes les tables étaient occupées par au moins une personne. Lizy voulu rebrousser chemin mais ses pieds douloureux, son équilibre précaire, son estomac qui criait famine et le mauvais côté de la pente qu’il lui faudrait remonter pour rentrer chez elle finir par la convaincre de tenter sa chance ici.
Localisant une table où il n’y avait qu’un seul occupant, Lizy s’approcha. L’homme qui y était assis n’avait pas l’air méchant et était coiffé à la gomme, les yeux sur le menu, il attendait visiblement qu’on vienne prendre sa commande. Bien qu’elle n’aimait pas l’idée de s’imposer à un inconnu, ni d’avoir à partager sa compagnie, elle interpela l’homme :
-Excusez-moi, je pourrais m’asseoir ici ?

En ce matin de semaine, et bien comme tous les jours de la semaine, Loïc travaillait, toujours fidèle au poste. Jamais il n’avait été malade et avait manqué une journée de travail. Disons qu’il aimait ce qu’il faisait aussi, donc pourquoi chercher des excuses pour s’absenter? C’était une chose que ses supérieurs aimaient bien habituellement. En fait, dans tout métier, les employeurs aimaient rarement voir leurs employés dire, au dernier moment, qu’ils ne rentreront pas travailler. Cela les met dans le trouble. Alors pour ce qui est des Nettoyeurs, si l’un deux décide de ne pas rentrer un matin, c’est toutes son équipe qu’il va mettre potentiellement en danger. J’explique. Si l’équipe à un membre en moins et que quelque chose se produit, déjà, il y a une personne en moins pour intervenir et aussi, l’équipe est habituée de travailler ensemble, connaissant les forces et faiblesses de chacun. Loïc n’était peut-être pas celui qui allait au front dans son équipe, mais il pouvait se révéler utile pour déceler les intentions des gens et en avertir les autres, minimisant ainsi les dommages collatéraux. N’ayant pas besoin de dormir, Loïc était toujours alerte et la fatigue n’avait que peu d’emprise sur lui. Du moins, pas la fatigue du à un quelconque manque de sommeil. La fatigue du à l’exercice physique pouvait l’affecter autant que n’importe qui! Bref, tout ça pour dire qu’il travaillait ce matin là. Il n’y avait heureusement rien eu de grave pour la patrouille à laquelle Loïc était affecter. Les recherches du fugitif continuaient, mais sans succès, donc peu à peu les recherches se faisaient moins intensives. L’heure du dîner était arrivée et Loïc avait décidé d’aller ailleurs que dans la Tour des Nettoyeurs, afin de prendre du temps pour lui. Il portait toujours son uniforme quand on lui assigna une table. Il avait le menu devant lui, cherchant ce qu’il souhaitait manger. C’est à ce moment qu’une jeune femme se planta devant lui et lui adressa la parole. Tien, l’uniforme n’était pas si terrifiant que ça finalement, heureusement!

- Oui, faites, faites!

-Oui, faites, faites !
Poussant un soupir de soulagement, Liz s’assis sur la chaise qui faisait face à l’homme (« s’effondra » serait plus exacte dans cette situation).Enleva discrètement ses chaussures (nouveau soupir mais beaucoup plus discret cette fois) et ouvrit le menu posé sur la table. Malgré que ce ne fus qu’un petit restaurant de quartier, le menu était d’une diversité phénoménale comparé aux cantines militaires auxquelles Liz était habituée. (Tout ce que vous avez entendu dire au sujet de la bouffe de l’armée est vrai ; des biscuits vieux de 40 ans qu’il faut sucer pendant deux heures avant de pouvoir mâcher aux asticots dans le riz et aux cafards dans les briques de lait).Après avoir contemplé le menu pendant 30 secondes, le serveur arriva et elle se contenta de prendre un plat du jour. L’homme en face d’elle commanda à son tour et Liz en profita pour lui jeter un coup d’œil discret.
Elle remarqua qu’il portait l’uniforme des nettoyeurs, marrant comme coïncidence. Peut-elle l’avait-elle remarqué inconsciemment et que c’était pour cette raison qu’elle l’avait abordé alors qu’il y avait d’autre place de libre. Après-tout les uniformes lui avait toujours inspiré confiance. « L’habit ne fait pas le moine » dit-on, et bien pour elle, si, les gens bien habillé par exemple, soit aiment porter de beaux vêtements, tout simplement, soit le font pour épater la galerie dans le premier cas, ils sont très à l’aise dans leurs habits, dans le second, ils en font trop, ou pas assez. Quand au gens en uniforme, elle avait prit l’habitude de les classés rapidement dans la catégorie : ami. Pour la simple raison qu’elle n’avait pas connu beaucoup de civil et était donc beaucoup plus à l’aise avec ses collègues de travail.
Bien qu’elle n’ait pas spécialement envie d’entamer la conversation, elle décida tout de même de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis sa visite des bureaux des nettoyeurs. Là-bas, tout les patrouilleurs avait l’air d’être sur les nerfs .Son guide lui avait expliqué qu’ils traversaient une petite crise, rien de grave, mais n’avait pas cru bon de lui en dire plus. Soupçonnant que sa venue à Chicago était peut-être liée à cette « petite crise », Liz avait décidé de poser la question dés que l’occasion se présenterait .Ors elle se trouvait en face d’une personne qui devait certainement pouvoir répondre à sa question.
-Les Nettoyeurs sont sur le pied de guerre en ce moment, vous savez pourquoi ?Puis, se rendant compte que sa question était beaucoup trop directe :Ne vous en faite pas, je suis de l’ Agence.

Loïc suivait tranquillement le fil de ses pensées, sans rien dire à propos de cela. Il faisait surtout attention à ce que lui-même pensait. Depuis qu’il avait compris qu’il envoyait des images qu’il avait ou bien que les gens l’entouraient recevaient de ses pensées à lui, il faisait vraiment attention. Et dire que c’était en compagnie de Megane qu’il s’en était rendu compte. Cela aurait du être n’importe qui d’autres, mais pas elle. Il était foutu, fait comme un rat. Mais c’est une autre histoire, donc n’en parlons pas trop. La jeune femme prit place devant lui et, voyant son identification, elle l’interrogea pour savoir s’il savait pourquoi tous étaient sur le qui-vive et semblait sur les nerfs. Loïc comprit avant qu’elle ne le dise qu’elle faisait partie de l’Agence. Cela a ses bons côtés de lire dans la tête des gens. À moins qu’elle ne sache mentir dans sa tête. Si tel était le cas, Loïc ne pouvait pas savoir.

- Oui je sais.

Oui bon, ça avait échappé à Loïc, un réflexe en quelque sorte. En même temps, il lui avouait presque son pouvoir. Loïc ne s’attarda pas sur le sujet et lui répondit. Après tout, ce n’était pas un secret pour personne vivant à Chicago depuis au moins deux mois.

- Tout le monde court après un fugitif Rebelle. De ce qu’on sait, il aurait céder des informations en pleine réunion, et depuis ce temps, il est en cavale, Dieu seul sait où.

Loïc avait même rencontré cet homme. Il avait été assigné à sa surveillance, mais lors de la réunion, Loïc n’y était pas, évidement. Une image parvint dans la tête de son interlocutrice, une image d’un homme assis dans un fauteuil, un verre de whisky à la main et parlait. Dans sa tête, Liz entendit même la voix de l’homme : «…disons que je compte obtenir ma vengeance.». C’était un souvenir qui venait de remonter à la mémoire du Nettoyeur et sans le vouloir, la jeune femme serait désormais au courant.

- Je suis Loïc Johnson, Nettoyeur.

- Oui je sais.
*Mais Encore ? Voilà une réponse très intéressante mais espérons qu’il ne s’arrête pas en si bonne voie !*
Et puis, comment savait-il qu’elle était de l’Agence avant même qu’elle ne le dise ? Peut-être l’avait-elle croisé lors de sa « visite guidée » mais elle ne s’en souvenait pas… Liz subodorait que cela avait à voir avec les pouvoirs de l’homme mais elle pouvait tout simplement ne pas l’avoir remarqué. Bien qu’elle en doutait.
- Tout le monde court après un fugitif Rebelle. De ce qu’on sait, il aurait céder des informations en pleine réunion, et depuis ce temps, il est en cavale, Dieu seul sait où.
*Vrai.*
Au moment où il disait cela, Liz eu soudain devant les yeux l’image d’un homme occupé à siroter un verre d’alcool et parlant de ses projets de vengeance future. La jeune femme fouilla un moment sa mémoire pour savoir où elle avait rencontré l’homme mais s’aperçus vite qu’il ne s’agissait pas d’un de ses souvenirs. Ainsi l’homme était un genre de télépathe …Et de plus il ne maitrisait pas correctement son pouvoir puisqu’il avait visiblement laissé échapper des informations en présence d’une femme qu’il connaissait très mal. Enfin pas si mal que ça si on en jugeait à son pouvoir. Elle jeta un regard à son interlocuteur, pour l’informer qu’elle avait capté sa pensée, au cas où il ne s’en serait même pas rendu compte.
Un fugitif en cavale…Un rebelle en possession d’important renseignement et qui avait laissé échapper une information à laquelle on ne pouvait pas se fier…C’était le genre de mission qui était tout à fait dans ses cordes et il était donc probable qu’on l’ ai fait venir pour ça à Chicago. Elle qui redoutait de se retrouver derrière un bureau !
- Je suis Loïc Johnson, Nettoyeur.
*Vrai*
-Liz Ride, Agent de terrain, Service des Renseignements enfin j’espère que c’est toujours le cas, je viens d’être mutée à Chicago.
La jeune femme espérait qu’elle ne se retrouverait pas à faire équipe avec le Nettoyeur. Elle n’aimait pas travailler avec des gens qui contrôlent mal leur pouvoirs .On ne peut jamais totalement se reposer sur eux. Pour les missions en extérieure les Agents travaillent généralement entre eux mais pour celles en ville, elle avait entendu dire qu’ils était fréquemment mis en équipe avec des Nettoyeurs.
A ces mots, le serveur arriva avec leurs plats.

Ainsi donc, elle n’aimait déjà pas Loïc? Ah oui, il comprenait maintenant, il avait encore envoyé une pensée à quelqu’un, sans s’en rendre compte. Il avait hâte que ce léger contretemps soit réglé. Il avait plutôt l’habitude de lire dans la tête des gens et de déchiffrer leurs pensées, et non le contraire! C’était tout nouveau pour lui, voilà pourquoi il éprouvait encore des problèmes avec cela. Qui sait, peut-être qu’en y travaillant pas mal il pourrait envoyer volontairement des pensées et parler au gens sans avoir à bouger les lèvres. Mais pour cela, il allait devoir s’y mettre et s’entraîner. Mais pas avec Meg d’accord? Elle ne ferrait que le déconcentrer. Laissons le pauvre Loïc commencer l’entraînement avec un peu plus de facilité. Avec Masaki peut-être? Au moins lui n’allait pas tenter par tous les moyens qu’il possédait de déconcentrer Loïc. D’ailleurs, cela n’aurait pas nécessairement le même effet que Meg lui faisait, mais ça c’est une autre histoire! Le serveur revint finalement et posa les plats devant eux. Loïc remercia le jeune et il s’attaqua déjà à son plat, sans se jeter dessus, bien qu’il ait tout de même un petit creux!

- À votre place je ne m’inquiéterais pas, les agents de terrain sont toujours utiles et il en manque souvent.

Peut-être était-ce à cause du danger de ce métier que certains agents de terrain disparaissaient plus vite que d’autres, comme c’était le cas chez les Nettoyeurs. Les blessures étaient parfois la cause, mais les morts parfois aussi, malheureusement. Mais comme on dit, ce sont les risques du métier.

- Ou étiez vous avant de venir à Chicago?