Le jour J [Klaus]

Il fallait bien que ce jour arrive quand même. Après tant de réflexion et d'attente, il était maintenant temps!...Eh oui! Notre bel Hans se rendait au Burning Red pour faire finalement son tatou. Il avait entré en communication avec Klaus à peine une semaine plus tôt et avait prit rendez-vous avec ce dernier. Il avait décider la date et l'heure et c'est sans doute en raccrochant le téléphone qu'Hans venait de réaliser ce qu'il allait faire. He oui, se faire percer la peau avec de l'encre pour faire un dessin permanent sur son corps...Bravo, belle définition Hans! Bravo. Il avait été inquiet le premier jour puis cette inquiétude s'était estompé pour revenir en force la journée du rendez-vous.

Il avait décidé de se rendre à l'endroit en métro parce que c'était beaucoup plus pratique et il manqua presque de manquer sa station tant il pensait à son tatou. Ce n'était pas le regret du dessin ou de l'idée...c'était les aiguilles et peut-être même un peu la peur de la douleur...mais non! il est fait fort notre Hans. Disons qu'il avait peur de l'inconnu, d'accord? Oui, bonne idée.

Il trouva l'endroit assez rapide, avec surprise. Il entra à l'intérieur et la première personne qu'il croisa fût la réceptionniste (ou du moins, c'est ce qu'il s'imagina).

«-J'ai rendez-vous avec Klaus...»

Et c'est dit avec un joli sourire. Oui oui, on reste calme et serrein en apparance quand même.

Une journée de travail, c’est toujours aussi long et pénible pour notre vieil homme paresseux qu’est notre allemand favori, j’ai nommé Klaus. Et quand il trouve le temps long, il est encore moins tenté de faire quelque chose et le temps en est encore plus long. C’est la roue du temps, la pente fatale! Mais bref, en cette journée qui s’était annoncé extrêmement longue, un espoir de «divertissement» se pointait, le rendez-vous d’un autre allemand qu’il avait rencontré quelques semaines auparavant. Ainsi donc, il avait rappelé pour prendre ce fameux rendez-vous. Il n’avait pas fait de promesses en l’air! Reste que notre vieil allemand était tout de même paresseux et qu’il s’était installé bien confortablement dans sa chaise, une vieille habitude qu’il avait conservée. Il avait même un de ces magazines ridicules en main, tournant les pages nonchalamment, ne lisant pas vraiment ce qui était écrit sur les pages. Cela aurait représenté trop d’effort de toute façon et avec le peu d’énergie qu’avait Klaus, pas question de la gaspiller pour des choses inutiles et futiles comme la lecture. La petite clochette d’entrée tinta aux oreilles de Klaus qui lança le magazine sur une petite table basse avant de s’extirper difficilement de la chaise. Il entendit la jeune homme dire qu’il avait rendez-vous avec lui.

- Ja, je suis prêt!

Bon, ce n’était pas vraiment une salutation, mais on s’en fou, c’est Klaus. De la main, il indiqua à Hans le siège que le tatoueur venait de quitter.

- Ja, je suis prêt!

Si Klaus avait l'oeil, il verra sans doute qu'il devint un peu blême et que son sourire se figea un moment. Il salua d'un mouvement de la tête la jeune femme et alla en direction de Klaus. S'il avait l'oreille -ce qui était probable chez lui- il put même entendre une petite accélération cardiaque. Pauvre Hans, il ne devait pas être le premier non plus à être nerveux quand même. Il salua Klaus d'un mouvement de la tête polie. Il était aussi classiquement vêtu que la dernière fois. L'habitude avec ses cours quoi. Lorsqu'il s'adressa à lui, il parla directement en Allemand.

«-Je ne sais pas si je suis prêt, mais je suis là.»

Cela brisa un peu son statue d'homme calme au statue d'homme visiblement nerveux. Puis, presque à contre coeur, il prit place sur la chaise de Klaus en la classant toute de suite «d'objet de torture numéro 1».

Non en effet, Hans était loin d’être le premier à être nerveux à l’approche du moment fatidique, celui où il se ferait imprimer pour le restant de sa vie un dessin directement sur la peau. D’ailleurs, il ne serait surement pas le dernier! Avec le temps, c’est bel et bien une chose que Klaus avait compris : plus ça change, plus c’est pareil. Même les humains… ou plutôt, surtout les humains, mais ça, ce n’est pas vraiment le sujet et le pourquoi Hans se trouvait présentement ici et surement qu’il s’en foutait royalement pour le moment. Il ne devait que penser qu’à une seule et unique chose, ce qui s’en venait. Pas besoin d’être un télépathe pour le savoir, n’importe qui penserait à la même chose. Il avait peut-être besoin d’être rassurer, mais Klaus n’était surement pas le meilleur pour le faire. Il tenta tout de même quelque chose, n’étant pas si sadique que cela (à peine…) :

- Ce n’est pas si pire que cela quand même! Pas plus souffrant qu’une abeille.

En espérant que Hans n’est pas une phobie des abeilles, sinon on n’allait pas s’en sortir!

- Ce n’est pas si pire que cela quand même! Pas plus souffrant qu’une abeille.

Ah...une abeille...c'est pas mal. Mais une piqûre d'abeille durant plus d'une heure trente?...et en plus, c'était plusieurs abei...aiguilles pardon!...alors autant d'abeilles? C'était une image un peu désagréable quand même dans la tête de notre allemand. Son sourire se perdit légèrement, mais il acquiesça d'un mouvement de la tête en avalant sa salive.

«-Je vois...»

Il n'avait pas l'air trop rassuré, mais en même temps, il assumait son choix, alors il ne demandait pas de réconfort, c'était son problème. Même s'il trouva gentil sa maigre tentative. Il posa ses mains sur ses jambes en rajoutant, toujours en allemand:

«-Bon! Je peux voir les essaies, je suis curieux de voir vos créations.»

Klaus s’était déjà fait tatouer alors il pouvait parler par expérience. De ce que sa mémoire avait conservée de cette expérience (parce que ça remontait quand même à des dizaines d’année tout cela!) et bien, cela n’avait pas été si pénible comme moment. Bon d’accord, ce n’est pas ce qu’il y avait de plus agréable, mais c’était supportable. Oh et puis Hans verrait bien par lui-même au bout du compte! Pas besoin d’en parler pendant mille ans! D’ailleurs, il lui demanda à voir les quelques modèles que Klaus avait fait. Le vieil homme étira le bras pour attraper les dessins qui étaient à moitié caché sous d’autres feuilles pour d’autres clients ou simplement des gribouillis qu’il avait fait pour passer le temps. Heureusement que Klaus connaissait son fouillis car il en ressortit dans le temps de le dire les modèles à présenter à son client. La musique n’étant pas le fort de Klaus, il avait du se creuser la cervelle un peu pour mettre sur papier quelque chose de convenable. En était ressortis un seul et unique modèle, superbe, du moins, selon les trois femmes de sa vie. Il avait demandé leur avis, ce qu’il faisait rarement pourtant. Et bien soit, une fois n’est pas coutume. Il donna les feuilles à Hans et attendit :

- Voilà, je peux toujours modifier des choses si cela ne convient pas ou faire tout autre chose.

Hans n'avait vu qu'une partie du dessin dans la main de Klaus et il sentit déjà sa tension descendre d'un cran et un léger sourire se forma sur ses lèvres. Il semblait vraiment bien. Mais il attendit de l'avoir entre les mains avant de l'observer un moment dans le silence. Il souriait, ce qui était bon signe, non? Il y avait un petit quelque chose dans ce dessin qui était réellement lui et cela l'amusa un peu.

- Voilà, je peux toujours modifier des choses si cela ne convient pas ou faire tout autre chose.

Il leva ses prunelles sur Klaus, toujours souriant,l'air légèrement plus serrein.

«-Non, c'est parfait. Il y a vraiment une touche qui me rapelle moi...il est superbe.»

Il lui rendit le dessin et en même temps, le stress lui revint...ouf, pauvre homme hein?

Merci les filles pour votre avis! Il semblait que leur avis était aussi celui de son client. Ce qui était pour le mieux n’est-ce pas? Maintenant que le dessin du tatouage était près, il fallait passer à l’acte… bah le tatouage on s’entend! Mais à quel endroit exactement est-ce qu’il le voulait déjà? La mémoire de Klaus faisait défaut là-dessus. Donc, la meilleure manière de savoir à quel endroit il souhaitait son tatou, c’était de lui demander? Évidement! Sans parler afin de l’interroger, Klaus n’obtiendrait pas vraiment de réponse, malheureusement. Si seulement ils avaient pu communiquer par la pensée, cela aurait évité l’effort d’ouvrir la bouche à Klaus… mais bon, ça c’était sa paresse légendaire, on n’y reviendra pas toujours dessus tout de même! Il y a tant et si peu à dire là-dessus, surtout si on écrit tout simplement pour avoir des lignes pour avoir des lignes. Le contenant au lieu du contenu en fin de compte… C’est un peu ça que je fais… alors on passe à autre chose s’il vous plait! Alors, prenant la parole dans la superbe langue de Goethe, Klaus lui demanda :

- Content que cela vous plaise. À quel endroit je vous le fait?

- Content que cela vous plaise. À quel endroit je vous le fait?

Une de ses mains vint se poser instantanément sur son cœur. Non non, ce n’était pas un arrêt cardiaque! Il tapota son torse quelques fois pour bien dire que c’était là et non son cœur qui était en train de défaillir. Il eut un léger sourire, même le stress ne l’empêchait pas d’avoir un joli sourire presque serrein.

«-Sur le cœur…ça, au moins, j’en suis sûr et certain.»

Bah, il peut pas te tatouer sur la chemise mon grand hein! Il levait déjà un peu sa main vers le premier bouton de sa chemise, ravalant sa salive un bref instant. Oui oui, le stress c’est horrible. Et en même temps, retirer sa chemise au milieu de tout ce beau monde?...Non, on se calme.

«-Je crois que je suis prêt.»

C’est mieux que rien, non?

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