[appartement Vanessa] Psychologue reçoit ancien ami de coeur

Tout de suite après avoir raccroché, elle eut droit à de beaux grands yeux bleus qui la fixaient avec une curiosité certaine. Sa fille avait peut-être neuf ans, mais elle était très intelligente. Parfois un peu trop, c’était…troublant. Enfin, tout de suite elle explosa ne mile question à savoir qui était le ‘’monsieur-à-la-belle-voix’’ qui allait venir à la maison. Vanessa prit donc le temps de bien expliquer que c’était un ami que longue date qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps et qui était très gentil et tout ça vous comprenez. Visiblement…ça ne sembla pas la satisfaire, elle s’intéressa d’où ils se connaissaient, de l’école bien sûr, au secondaire! Puis elle posa encore des milliers de questions, mais Vanessa réussit à la convaincre d’aller ranger ses poupées dans sa chambre afin de libérer le ‘’loft de Barbie’’ pour qu’il redevienne le sofa de la maison.

Elle se dirigea ensuite vers la cuisine où elle s’affaira à préparer le café. C’était une de ces machines qui sont fichtrement compliqué et qu’il faut vider l’eau, remettre des grains et tout le tralala…heureusement, elle n’était pas une accro non plus. Enfin, elle sortit deux tasses, vérifia que sa fille avait bien fait ce qu’elle lui avait demandé. Elle l’aida à ramasser le reste de ses jouets en jouant un peu avec elle au passage. Puis, la gamine s’intéressa au nom du ‘’monsieur-à-la-belle voix.’’ Ça c’était une bonne question tient! Elle lui répondit et…finalement mieux valait lui expliquer qu’elle ne devait pas parler de lui. Elle lui expliqua donc tranquillement et longuement…aller savoir, la gamine sembla ravie, voire enthousiasmée! Un secret avec maman c’est toujours chouette! Bon, ce problème réglé, il ne reste plus qu’à attendre.

Simon avait raccroché, après avoir assuré qu’il serait à l’appartement d’ici une demi-heure. Il avait estimé rapidement le temps, puisqu’il n’avait jamais fait ce chemin à pied auparavant. De plus, il ne connaissait pas beaucoup la ville. Il avait vécu dans la ville Rebelle des brutes de Berlin avant cela. Dans sa jeunesse, il avait bien vécu aux États-Unis, mais à New York. La ville de Chicago lui était donc plus ou moins connue. Enfin, tout ça pour dire que, finalement, il avait estimé à la hausse! Et oui, en une quinzaine de minutes au plus, il se trouvait devant le bloc appartement dans lequel Vanessa habitait. Il était toujours invisible, par précaution, quand il appuya sur le bouton de l’interphone qui correspondait à l’appartement de son amie. Sa voix l’interrogea pour savoir qui était là. Il se présenta et elle lui ouvrit la porte. Il monta les marches qui le mèneraient au bon appartement. Rapidement, il se retrouva donc devant la porte. Il cogna donc trois coups, ce qu’à peu près tout le monde faisait, et attendit. Lorsqu’il entendit des pas venir vers lui, il se remit visible aux yeux des humains. Il ne voulait pas qu’elle pense à un fantôme non plus! Bon d’accord, il est vrai que Vanessa connaissait son pouvoir aussi, donc elle aurait été plus ou moins surprise. Simon se comportait quand même comme quelqu’un de civilisé non? Enfin, il attendit qu’on lui ouvre la porte. Espérons seulement qu’il ne s’était pas trompé de porte, sinon la personne aurait un choc! Trouver un fugitif sur le pas de sa porte c’est peu commun après tout!

Elle avait à peine terminé d’expliquer la situation à sa fille qu’on sonna. Elle se leva donc pour se renseigner en se doutant bien que ça ne pouvait qu’être Simon, qui d’autre viendrait la voir? Bref, elle le fit donc entrer dans le bâtiment et sa fille se lança sur la porte, ne laissant aucune chance à sa mère de l’ouvrir. Tant pis. Elle n’allait pas se battre avec sa fille quand même. Au contraire, elle trouvait ça particulièrement amusant. Elle appuya son épaule sur le mur près d’elle en entendant les trois coups à la porte. Simon n’eut pas à attendre longtemps que la porte s’ouvrit et ce fut la petite Sarah qui l’attendait, tout sourire et c’était…visiblement la fille de sa mère! Elles avaient les mêmes airs de famille, c’était indéniable. Et bien sûr, Vanessa pas trop loin derrière qui souriait d’un air amusé en voyant sa fille. Sarah changea de regard, elle passa du regard joueur à quasi admiratif. Finalement, le Monsieur n’avait pas qu’une belle voix!

‘’-Bonjour Monsieur! Je trouvais que vous aviez une belle voix, mais vous êtes très beau! Entrez!’’

Elle n’était pas gênée la petite! Ça rappelle presque sa mère quand elle avait abordé Simon, vous vous souvenez? Bref, la petite ne le laissa pas vraiment le choix, elle lui attrapa la main et le tira à l’intérieur et referma la porte. Elle n’arrêtait pas de le regarder et Vanessa ne pouvait s’empêcher de rire un peu, malgré qu’elle se retenait quand même. Elle s’avança donc vers Simon afin de le saluer elle aussi.

‘’-Bonjour, tu n’as pas eu de mal à trouver j’espère?’’

Elle lui donna les deux bisous sur les joues qui étaient de mise par la politesse, quand même, on n’oublie pas ça. Elle semblait de très bonne humeur notre psychologue, elle jeta un regard vers sa fille qui semblait encore abasourdie par le visiteur. Elles avaient les mêmes goûts, c’est amusant!

Ce n’est pas Vanessa qui vint lui ouvrir la porte, mais sa petite fille. Simon baissa donc le regard sur la petite fille qui l’observait avec… admiration? Mais voyons, elle ne savait pas qu’il était un dangereux criminel recherché? De toute évidence, mais si elle était au courant, c’était le moindre de ses soucis! La petite trouvait qu’il avait une belle voix, preuve qu’elle avait écouté une partie de la conversion téléphonique entre sa mère et le fugitif. En plus de cela, elle disait qu’il était beau.

- Euh… merci.

Aucune gêne finalement! Tien, voilà que Sarah lui faisait vaguement penser à quelqu’un… et ce quelqu’un s’approcha de lui. Simon entra dans l’appartement, sur l’invitation de la petite qui le tirait par une main, en autant qu’elle ne tire pas trop fort ou qu’elle l’accroche, sinon ça allait faire mal. Elle avait les mains douces d’ailleurs! Il rendit les becs de Vanessa. On dirait presque une rencontre normale, entre deux gens normaux… mais Simon ne l’était pas n’est-ce pas? Il ne faut pas l’oublier! Un fugitif, c’est rare après tout, et on les qualifie rarement de normaux. Vanessa lui demanda s’il avait trouvé l’appartement facilement et il lui répondit :

- Oui, plus rapidement que je ne l’aurais cru en fait. Je croyais que ça allait être plus long, surtout à la marche.

Il suivit le regard que Vanessa lançait à sa fille. Celle-ci le regardait toujours, ça allait devenir inconfortable à la longue… Il n’était quand même pas l’objet d’une admiration comme ça quand même, non?

- Euh… merci.

La petite sembla ravie qu’il la remercie. Elle était amusante, sans aucune gêne comme sa mère à un âge à peine plus élevé que le sien.

- Oui, plus rapidement que je ne l’aurais cru en fait. Je croyais que ça allait être plus long, surtout à la marche.

‘’-Contente que tu n’aies eu aucun problème alors! Viens, le café va bientôt être près, Et toi, jeune fille, va t’amuser un peu dans ta chambre d’accord?’’

Elle avait un sourire aux lèvres et lorsqu’elle s’adressa à sa fille, son regard ne semblait pas vraiment donner le choix. Sarah acquiesça d’un grand mouvement de tête et pivota tout de suite pour s’éloigner vers sa chambre sans un mot, mais un beau regard à Simon. Elle était adorable cette petite. Vanessa s’intéressa de nouveau à Simon.

‘’-Suis-moi, tu aimes ton café comment?’’

Elle pivota de biais et attendit qu’il la suivre pour se diriger vers la cuisine. Son appartement était modeste de taille, mais assez bien décoré, faut dire que c’était payant comme boulot, psychologue. Elle se dirigea de suite vers une armoire pour sortir deux tasses.

Vanessa lui annonça que le café serait bientôt près et elle envoya sa fille dans sa chambre, ce que celle-ci fit. Elle avec donc commencé la préparation avant qu’il n’arrive. Heureusement qu’il n’avait pas tardé, sinon le café aurait été assez fort! À moins bien entendu que la psychologue aime son café de cette manière, Simon ne savait pas ce qu’il en était après tout. Il l’avait perdu de vu pendant des années, beaucoup d’années, alors il devait y avoir plein de truc qu’il ne savait pas sur elle, c’était logique et normal à la fois. Elle lui demanda de quelle manière il aimait son café, preuve que, finalement, ni l’un ni l’autre ne connaissait vraiment l’autre après toutes ses années.

- Un lait un sucre s’il te plaît.

Il la suivit par la suite vers la cuisine, là où elle le mena et là aussi où le café (selon toutes logiques) devait se trouver. Rendu là, il prit la parole, question de faire la conversation un peu. Sinon, la situation serait vite embarrassante et gênante. Et puis, parler ne faisait pas de tord à personne quand même! Ça faisait même du bien, et c’est pour ça que des gens payaient Vanessa après tout, pour parler de ses problèmes à quelqu’un!

- Ta fille te ressemble vraiment sur tout les points on dirait, elle agit pareil comme toi à l’époque, à peu de choses près!

Ce qui semblait vrai en tout cas au yeux de Simon!

C’est vrai que plus de vingt ans suffisent à changer une personne! Regarder, Simon n’était pas un fugitif à l’époque!...Bon, ça ne compte pas. Mais à la regarder et le regarder aussi un moment...le fond est le même. Ils ont surtout développé des buts, de la maturité et des compétences qui peuvent avoir joué un peu sur leur caractère, mais au fond, ils sont les mêmes. Enfin, commençons par savoir ce qu’il préférait dans son café!

- Un lait un sucre s’il te plaît.

Elle s’exécuta de suite, préparant les deux cafés. Elle, c’était que du sucre. Enfin, pas trop, mais assez quoi.

- Ta fille te ressemble vraiment sur tous les points on dirait, elle agit pareil comme toi à l’époque, à peu de choses près!

Elle eut un rire et elle se sentit un peu touchée et gênée. Bah...c’est pas dire qu’elle avait que les mêmes yeux, mais aussi presque la même façon de lui parler, du moins à la première fois! Elle se retourna vers lui, lui tendant son café.

‘’- Oui, j’avais 14 ans et elle 10! Tu imagines dans quatre ans? Je vais avoir du pain sur la planche! Malgré que si elle reste sur la même lignée que moi, elle va simplement tomber pour un garçon.’’

Hm...elle en avait dit un peu trop? Ça brisait amplement la glace en tout cas! Elle se remit rapidement de sa gêne, sans doute parce qu’elle se laissait aller au jeu elle aussi. C’était simplement drôle de parler d’eux lorsqu’elle était follement amoureuse du ‘’grand mystérieux près de la fenêtre’’. Elle l’invita d’un signe de tête dans le salon, question de s’asseoir confortablement pour discuter.

C’est vrai que la différence d’âge devait être la plus grande différence entre la mère et la fille, même lorsqu’on replaçait le tout dans le contexte de l’époque en effet. Simon eut un sourire lorsque Vanessa parla du fait que, si Sarah continuait comme cela, elle finirait par tomber pour un garçon, comme sa mère l’avait fait à l’époque, pour Simon. Ah le bon vieux temps comme on dit! Une expression de vieux, d’adulte! Il faut dire que Vanessa et Simon était rendu deux adultes aussi, même qu’elle avait un enfant et lui, bah c’était un fugitif en fuite. Tout ça pour dire que le temps avait passé et avait fait son œuvre. On ne peut pas échapper au temps, même les mutants qui ont des pouvoirs en rapport avec le temps finissent un jour par vieillir. Personne n’y échappe. Si oui, Simon n’en connaissait pas.

- Les garçons ne sont quand même si terrible que ça, et Sarah ne se laissera pas abattre et elle va savoir ce qu’elle veut, du moins, si elle agit comme toi.

Oui en effet, ça brisait bel et bien la glace tout ça! Simon s’empressa d’ajouter par contre :

- Mais ce n’est pas une mauvaise chose par contre! Loin de là même!

Si la jeune fille savait ce qu’elle voulait avoir et qu’elle passait outre les obstacles pour arriver à ses buts, personne ne pourrait l’arrêter et elle pourrait aller loin dans la vie, suffisait peut-être qu’elle ait un petit coup de pouce pour la mettre dans la bonne direction et le tour était joué! Donc, même si elle avait un fort caractère, cela ne lui nuirait surement pas, ça l’aiderait même!

- Les garçons ne sont quand même si terrible que ça, et Sarah ne se laissera pas abattre et elle va savoir ce qu’elle veut, du moins, si elle agit comme toi.

Elle allait parler, mais tout de suite il rajouta quelque chose.

- Mais ce n’est pas une mauvaise chose par contre! Loin de là même!

‘’-Attend! Toi, tu étais un bon garçon, on est plus à la même époque et ils ne sont pas tous comme toi! Sauf que j’ai confiance en elle. Elle ne se laisserait pas faire facilement, j’en suis certaine.’’

Elle eut un sourire rieur aux lèvres en prenant une gorgée de son café en s’installant sur le fauteuil. Elle rajouta avec un faux air de nonchalance.

‘’-Et de toute façon...moi je peux savoir ce qui leur passe dans la tête...’’

Elle se retint de rire. C’était franchement utile comme pouvoir quand même! Elle ne put s’empêcher de se dire que ça lui aurait été vachement utile lorsqu’elle avait 14 ans et qu’elle ne savait pas ce que Simon pensait d’elle!...Dans un sens, elle n’avait pas usé volontairement de son pouvoir sur lui, les choses graves lui apparaissent sans le vouloir de toute façon.

Ah là par contre, Vanessa tenait un bon point. Nul garçon mal intentionné ne pourrait s’approcher à moins de cent mètres de sa fille avec des intentions mauvaises, surtout puisqu’elle le saurait. Bon, peut-être pas cent mètres, en fait, aucune idée de la distance requise. Mais tout ça pour dire que Vanessa avait un avantage en tant que mère protectrice, elle pouvait savoir ce que les jeunes garçons pensaient de sa fille ou ce qu’ils avaient derrière la tête. Il serait quand même très drôle que ceux-ci ne soient pas au courant de ses pouvoirs, puisque cela n’en serait que plus drôle encore. Sauf que Simon ne serait surement pas là pour assister à ces évènements dans quelques années. Non mais, il n’était qu’un ami de Vanessa après tout, un ancien ami de cœur, mais qui était désormais un fugitif. Mieux fallait ne pas côtoyer les gens dans son genre habituellement! Alors pour combien de temps encore est-ce que Simon pourrait jouer le jeu de l’ami, comme si rien n’était? Pour l’instant, ne pensons pas à cela, surtout qu’il y avait une télépathe pas trop loin et qu’elle pourrait entendre ce qu’elle pensait. Ne sait-on jamais!

- Tu as un atout alors, contre les futurs prétendants de ta fille! Je suis sure qu’il y a beaucoup d’autres mères qui t’envierais.

C’est vrai que surtout les mères les plus «mères-poules» seraient très heureuses de pouvoir savoir ce que pensaient les gens qui s’approchaient trop de leur enfant. Et cela serait en effet utile. Quoique, cela pourrait parfois révéler des choses qu'on ne voulait pas savoir sur les gens. Leurs pensées leur appartenaient, mais Vanessa n'avait pas choisi son pouvoir non plus, comme Simon n'avait pas choisi le sien.

Vous pensez vraiment qu’elle va crier sur les toits qu’elle est télépathe à tous les garçons que sa fille va rencontrer? Oh non! Elle fera promettre à sa fille de ne pas le dire non plus, sinon...Bah, il n’y a pas de sinon si le garçon se dit qu’il ne faut pas penser à ça, ben elle va le voir quand même...vous comprenez?...Bref, Passons. Ce n’était pas comme si sa allait bientôt arriver! Elle était trop jeune pour penser aux garçons!...Bon d’accord, elle n’avait pas pris quatre chemins pour dire à Simon qu’il était beau, elle allait peut-être faire pareil lorsqu’elle serait plus vieille...J’ai dit passons les peurs de maman! Ce sont les pensées de Simon qui la ramena à la réalité, sans doute parce qu’il avait pensé fort...Elle eut un faible sourire et baissa son regard vers sa tasse. Il lui avait apporté matière à réflexion, elle fut un peu...émue? touchée? Elle ne savait pas vraiment, mais triste qu’il pense que le fait qu’il soit fugitif faisait qu’il n’était pas fréquentable, mais bon, il continua sur la conversation, avec de vrais mots et elle releva la tête vers lui avec ce même sourire aux lèvres.

- Tu as un atout alors, contre les futurs prétendants de ta fille! Je suis sure qu’il y a beaucoup d’autres mères qui t’envierais.

‘’-C’est évident! Mais, elles comprendraient vite que ce n’est pas toujours facile comme pouvoir...Je ne me plains pas, c’est la façon la plus efficace de savoir la vérité, mais elle fait parfois mal la vérité. Je ne fouille jamais dans la tête des gens sauf si c’est nécessaire, j’entends des choses, mais c’est souvent parce que je ne porte pas attention.’’

C’est vrai qu’elle avait eu des hauts et des bas avec ce pouvoir. Pour son travail, c’était parfait, ça aidait! Mais dans la vie de tous les jours...Pourquoi n’était-elle plus avec Tom? Parce qu’elle savait qu’il pensait plus à une autre femme, c’est un peu déprimant, même si elle pouvait s’y préparer. Une dispute et on voit défiler les insultes dans la tête des gens...s’il y a des mots qui s’échappent, les pensées le font plus rapidement encore!

Il y avait toujours des avantages et des désavantages avec les pouvoirs on dirait bien. Prenons un exemple facile, Simon. C’était pratique de disparaître et de se fondre dans le décor, mais quand quelqu’un osait lui toucher les mains il y avait deux choix. Si la personne y allait doucement, ça pouvait être très agréable. Mais on lui rentrait une toute petite épingle ou qu’on le griffait sur une main, la douleur en devenait insupportable. Quelqu’un qui tenait ses mains pouvaient lui faire faire ce qu’elle souhaitait en fin de compte. Chose qui n’était pas nécessairement à dire à tout le monde. Surtout pas dans les médias présentement. Disons que cela pourrait être un moyen pour le capturer rapidement… Alors pour ceux qui sont au courant, s’il vous plait ne le dites pas? Espoir illusoire bien entendu. Simon connaissait quelques personnes qui étaient au courant et qui ne se gêneraient surement pas pour dévoiler ce «secret». Simon bu de son café pendant que Vanessa parlait et lorsqu’elle eut terminé, ce fut son tour de prendre la parole :

- Les gens n’ont qu’à penser moins fort alors!

«C’est possible ça?»

- C’est comme pour mes mains finalement, je ne le contrôle pas du tout, malheureusement. Mais qu’est-ce qu’on peut y changer finalement? Je ne me trancherai pas les mains pour que ça arrête et toi tu ne peux pas te concentrer vingt quatre heures sur vingt quatre pour ne pas entendre les pensées des gens non?

- Les gens n’ont qu’à penser moins fort alors!

Elle éclata de rire, autant pour ce qu’il avait dit et également penser. Elle se voyait bien dire à tous les passants d’arrêter de penser trop haut! Quand même, on ne peut pas empêcher les gens de penser! Et sans doute que sa serait offusquant de se faire dire dans un métro «désolée, mais vous pensez très fort….sa me dérange.» Bon, la vision est quand même très drôle dans un sens!

- C’est comme pour mes mains finalement, je ne le contrôle pas du tout, malheureusement. Mais qu’est-ce qu’on peut y changer finalement? Je ne me trancherai pas les mains pour que ça arrête et toi tu ne peux pas te concentrer vingt quatre heures sur vingt quatre pour ne pas entendre les pensées des gens non?

Elle avait bu une gorgée de son café durant qu’il parlait et elle acquiesça de la tête lorsqu’il termina.

‘’-Exactement. Ça serait plus exigeant que d’autres choses. On vit avec!’’

Elle sourit, il y a des choses qui ne peuvent changer dans la vie, c’est comme ça! Vanessa vivait bien avec ça, elle était habituée. Au loin, dans l’appartement, ils pouvaient entendre Sarah jouer avec ses poupées, c’est surtout le silence qui faisait qu’on l’entendait, elle ne parlait pas si fort…peut-être parce qu’elle aussi cherchait à les entendre! Enfin, revenons à notre invité.

‘’-Ça fait quand même étrange de se revoir après autant de temps! Ça ne nous rajeunie pas tout ça!’’

Oui, la phrase clichée, mais c’était quand même vrai!

Elle avait raison, on devait vivre avec ses pouvoirs. Avouons-le par contre, il y avait de la difficulté parfois à cohabiter avec certain pouvoir. Au moins, les deux adultes pouvaient se considérer chanceux de ne pas avoir reçu des pouvoirs animalistes les faisant ressembler à des animaux. Mais ça, ce n’était que l’opinion de Simon après tout. Toujours selon Simon, il serait aussi dommage que Vanessa se retrouve défigurée ou bien qu’elle se retrouve avec un museau et une queue de chat… mais ce n’était qu’une opinion! Le fugitif prit une bonne gorgée de café et fit tourner ce qui en restait dans le fond de la tasse avant de le terminer d’une seule gorgée. Le fait que la boisson n’était plus brulante aidait à ce qu’il puisse boire ainsi, ne se brûlant pas la gorge! Le défaut de toute boisson chaude… elle est chaude. Je sais c’est logique, mais ce n’est pas tout le monde qui semble le savoir. Après tout, dans les cafés ou vous pouvez avoir un café pour emporte, il est bel et bien écrit «attention chaud» sur les cafés et sur toutes boissons chaudes. N’importe quoi… mais certains semblent avoir besoin de se le faire rappeler! Ce n’est quand même pas le sujet de conversation présentement, on était en discussion sur l’âge des deux adultes ainsi que le temps qui passait, pas le café, la chaleur de celui-ci et l’idiotie en général de la race humaine! Restons dans le ton, on paraitra moins fou! Alors, le temps qui passe, oui c’était inévitable en effet… jusqu’à preuve du contraire quand même!

- C’est vrai que le temps a passé vite, très vite même. On ne peut rien faire contre celui-ci par contre, du moins, ce n’est pas de mon ressort, je n’ai pas le pouvoir de le contrôler, malheureusement.

En fait, le temps n’était pas une source de soucis pour notre psychologue. C’était plutôt...un certain réconfort. Elle ne regrettait pas le temps, inutile, regarder la merveille qui joue avec ses poupées. Jamais elle ne reculerait en arrière. Elle était plus du genre à arranger le présent pour un meilleur futur. Regarder le passé ne sert à rien. Elle l’avait déjà réalisé. Elle était fière de ce qu’elle était devenue, elle était fière de sa fille et de sa vie. Il y aurait des choses qu’elle aurait aimé changer, c’est évident. Mais elle pouvait avoir l’opportunité de le faire maintenant, un peu plus âgée et plus expérimentée.

- C’est vrai que le temps a passé vite, très vite même. On ne peut rien faire contre celui-ci par contre, du moins, ce n’est pas de mon ressort, je n’ai pas le pouvoir de le contrôler, malheureusement.

Elle l’observa terminer son café. Elle ne lui demanda pas tout de suite s’il voulait quelques choses d’autres. Non, il y avait une question qui brûlait ses lèvres. Elle avait son regard sur lui et elle prit le temps de bien savoir si sa question était pertinente en prenant une gorgée de son café. Sa question était enfantine, digne d’une adolescente. Peut-être même digne de l’adolescente qu’elle avait été. Elle serra un peu plus la tasse. Bon, tant pis. Elle la posa sa question.

‘’-Il y aurait des choses que tu aurais aimé changer?’’

Elle se sentit un peu bête tout de suite après avoir posé sa question. Dans un sens, il allait peut-être lui retourner la question. Elle allait devoir se préparer à répondre à sa même stupide question! Bravo! Que disait-on? Ah oui, femme plus expérimentée. Ouais, il y a des rechutes. Est-ce que c’est ça avoir un cœur d’enfant?

Ahhh! La question de la mort qui tue! Oui oui, Vanessa venait bel et bien de demander à Simon s’il aurait aimé changer des choses dans son passé. Évidement! Il en y en avait des dizaines de choses en fait! Après coup, c’est facile de dire «Ah non, j’aurais du faire ça ou dire cela», mais une fois que c’est fait ou dit, c’est du passé n’est-ce pas? Simon était aussi un grand nostalgique, ce qui n’avait pas aidé son cas ces dernières décennies. Il regrettait son secondaire… disons que en sortant de là, tout c’était gâté. Il avait finalement aboutit à Berlin, avec les Brutes qu’il détestait tant. Il avait même terminé comme émissaire et vous connaissez la suite de l’histoire, il était devenu un fugitif parce qu’il avait obtenu la vengeance qu’il avait tant recherché. Cela lui avait pris plusieurs années, voir vingt ans… la vengeance est un plat qui se mange froid que l’on dit n’est-ce pas? Mais dans le cas de Simon, c’était une vengeance froide, glaciale, que dis-je?! Polaire! Donc, que regrettait-il? Plusieurs choses. Ce qu’il aurait aimé changer? Encore plus de choses! Sauf que Vanessa attendait une réponse. Ce n’était pas évident pour Simon de répondre à cette question, surtout que c’était à Vanessa qu’il devait répondre. C’était surement une chose qu’il aurait aimé modifier. Avoir su, dans le temps, peut-être n’aurait-il pas agit pareillement avec elle. Il aurait peut-être pu éviter son départ… qui sait? Simon déposa sa tasse maintenant vide sur la table de la cuisine avant de répondre. Il avait un peu froncé les sourcils en effectuant ce geste, réaction physique de son hésitation quant à sa réponse.

- Je n’aurais surement pas balancé la clique qui me court après… Je ne serais pas devenu émissaire et j’aurais tenté de tenir loin de nous les autres brutes…

C’était dit, mais de toute façon, Vanessa aurait pu entendre ces pensées la concernant. Autant lui dire à voix haute dans ce cas-là.

- Et toi?

Vanessa avait fait de gros efforts pour ne pas lire dans la tête de Simon, pour ne pas entendre des bribes de son passé, de son histoire qu’elle ignorait. Ça ne la regardait pas et elle aimerait mieux en discuter que de le savoir par hasard et contre le gré de Simon. Aussi, se concentrait-elle sur autre chose. Le regard de Simon qui hésitait, puis la tasse qu’il avait déposée d’un blanc pure, ensuite ses propres mains qui s’étaient crispées sur sa tasse vide. Oh oui, elle faisait tout pour éviter d’entendre quelques choses qui ne la concernaient pas, ou du moins, qu’il voulait garder pour lui. Elle n’aurait peut-être pas dû demander ça.

- Je n’aurais surement pas balancé la clique qui me court après… Je ne serais pas devenu émissaire et j’aurais tenté de tenir loin de nous les autres brutes…

Là, elle était revenue sur lui. Son regard croisant le sien. Elle s’attendait un peu à ce genre de réponses, peut-être ne croyait-elle pas que les brutes qui les avaient embêtés referait surface, comme si elle croyait que ça ne l’avait pas affecté tant que ça leur petite histoire d’amour d’adolescent. Et bien sûr, la contre question arriva rapidement

- Et toi?

‘’-Je n’aurais pas parlé de ce qui s’est passé à mes parents...’’

Elle avait abaissé de nouveau la tête vers sa tasse, oui c’était tout. Elle avait souvent regretté ce geste, plus souvent qu’elle ne le dirait. Mais dans un sens, peut-être n’aurait-elle jamais eu Sarah...ou elle aurait eu les traits de quelqu’un d’autre...Mais on ne pense pas à sa. C’était fait. Dans un sens, elle venait de lui expliquer très rapidement pourquoi elle était partie. La peur des parents. C’était tout simple...et dans un sens, elle ferait peut-être la même chose pour sa fille...ou peut-être pas, même s’ils étaient jeunes, la douleur était là quand même, séparer des gens qui s’aiment n’est jamais une bonne chose. Elle se sentit soudain un peu gênée et mal à l’aise, elle se leva en prenant la tasse de Simon.

‘’-Hm...tu veux un autre café ou autre chose...?’’

Elle évitait soigneusement son regard. Elle se sentait drôlement mal à l’aise et ça l’énervait beaucoup. Ça faisait longtemps et regarder, ils s’étaient retrouvés là non? Enfin, ils se revoyaient. La vie n’est pas toujours cruelle.

L’atmosphère était… étrangement inconfortable… Il ne semblait pas être la meilleure idée du monde d’invoquer le passé, du moins, pas l’un avec l’autre. Aucun des deux ne semblait très à l’aise présentement. Simon avait d’abord croisé le regard avec Vanessa lorsqu’il avait donné sa réponse et qu’elle avait donné la sienne. Puis, sans qu’aucun des deux ne se soit consulté, ils avaient chacun abaissé la tête. Simon avait mis la main dans une poche, jouant avec un morceau de papier qui s’y trouvait. Quant à la psychologue, elle s’était levée en prenant la tasse vide de Simon, lui demandant par le fait même s’il souhaitait en avoir d’autre ou avoir quoi que ce soit d’autre. Cela avait heureusement brisé le petit silence qui avait suivi leur révélation mutuelle. Vous savez, le silence qui rend mal à l’aise et qui est tout sauf agréable? Et bien c’était en plein celui là.

- Je reprendrais bien un café s’il te plaît, même chose que l’autre.

Fallait se reprendre, sinon ça ne serait pas ce qu’on peut appeler la joie… Changez de sujet allez! Parler de n’importe quoi, mais parlez de quelque chose aussi, ne pas laisser le silence revenir. On sentait presque l’air qui s’était alourdi et la température semblait même avoir diminuée, mais ça, c’était peut-être seulement dans la tête de Simon, son impression. Sauf qu’en fait, le fugitif ne trouvait pas d’autres sujets de conversation pour le moment… Peut-être faudrait-il passer par-dessus en expliquant ce qui s’était passé pour ensuite repartir sur de nouvelles bases?

- Donc… tu ne voulais pas partir?

- Je reprendrais bien un café s’il te plaît, même chose que l’autre.

Ça, c’est bien, elle pourrait donc prendre un peu de temps pour respirer dans la cuisine et en même se traiter de tous les noms possibles pour avoir osé demander cette question. C’était idiot, totalement idiot! Elle avait acquiescé d’un vague hochement de la tête avant de s’éloigner du fauteuil dans l’intention de se rendre à la cuisine, mais elle fut arrêtée dans son geste.

- Donc… tu ne voulais pas partir?

Elle s’arrêta net...au moins, il avait eu la bonne réflexion. Elle n’avait jamais voulu partir, jamais. Elle se retourna vers lui, elle allait enfin pouvoir dire tout ce qu’elle avait sur le cœur depuis plus de 20 ans, elle resta cependant dans le cadre de porte, tenant les deux tasses d’une main très ferme.

‘’-Non...un an...un an après avoir croisé ces crétins à l’école...ils m’ont recroisée dans la rue...et ils m’ont menacée de me faire du mal...et aussi à toi... J’ai décidé dans parler avec mes parents et ils ne voulaient plus qu’on reste dans le quartier...’’

Elle avait maintenant son regard sur lui, l’endroit était silencieux, on dirait même que la petite écoutait silencieusement dans sa chambre également.

‘’-Et je ne voulais pas te le dire parce que je ne voulais pas que tu les cherches et qu’ils te fassent du mal...’’

Elle n’avait pas de larmes aux yeux, mais son regard brillait de tristesse à se replonger ainsi dans un souvenir douloureux, mais en même temps, un poids se libérait, il savait maintenant.

Pour le protéger en quelque sorte… pas le bon choix… Cela l’avait mené à être un fugitif finalement et il avait, comme qui dirait, gâché sa vie. D’accord, cette vie n’était pas encore finie, mais ce n’était pas ses touts débuts non plus! Il se faisait vieux notre Simon, il n’était plus dans la fleur de la jeunesse. Finalement, il y avait plus d’année derrière lui que devant.

- Oui mais… les troubles avec les brutes, je les ai quand même eus non?

Il avait couru après aussi, mais il ne faut pas le dire. Sinon, il allait encore passé pour le méchant, comme on essayait de le faire croire dans les journaux présentement. On le qualifiait de fugitifs dangereux. C’est fou ce que les médias étaient stupides non? Il n’avait que dénoncer des gens! Il n’avait pas posé de bombe ni tué des milliers de personne. Quelqu’un d’orgueilleux, à la place de Simon, aurait même pu se sentir flatté de voir autant de monde se mettre à sa poursuite. Mais Simon n’était pas comme ça lui, il aurait bien aimé qu’on lui foute la paix tout simplement. On le poursuivait comme ça pourquoi d’ailleurs? Justement, il n’avait tué personne et avec ce qu’il avait dit, ils étaient en mesure de décider s’ils le croyaient ou pas. Pas si difficile que ça à faire quand même!

- Ce n’est pas de ta faute, loin de là. Ce sont ses stupides brutes sans cervelle. J’ai vécu avec eux pendant une quinzaine d’année, et laisse moi te dire qu’ils sont tous aussi stupides les uns que les autres, confiants en leur gros muscles et croyant qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Sans eux, le monde se portait beaucoup mieux!

Il avait laissé échapper une partie de sa rancœur qu’il retenait depuis tant d’année, une rancœur pas envers Vanessa, mais contre les brutes évidement.

- Oui mais… les troubles avec les brutes, je les ai quand même eus non?

Elle n’avait pas le courage de le contredire, à la limite, c’était simplement pour qu’il sache la vérité qu’elle lui en avait parlé. À la limite…il est peut-être vraisemblable de croire qu’il ne serait pas vraiment plus différent qu’aujourd’hui…mais il est mieux ne pas trop se poser la question, elle finirait clairement se culpabiliser.

- Ce n’est pas de ta faute, loin de là. Ce sont ses stupides brutes sans cervelle. J’ai vécu avec eux pendant une quinzaine d’année, et laisse moi te dire qu’ils sont tous aussi stupides les uns que les autres, confiants en leur gros muscles et croyant qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Sans eux, le monde se portait beaucoup mieux!

Elle acquiesça d’un simple mouvement de tête, pas besoin d’être télépathe pour entendre tous les mots et la rancoeur entre les lignes de ses remarques. Elle passa une main dans ses cheveux tout en posant son regard sur lui.

‘’-Je ne disais pas simplement ça pour les conséquences…Je ne voulais pas que tu penses que nous sommes parties pour le plaisir et que je ne ressentais plus rien pour toi…Même si aujourd’hui, ça n’a peut-être plus de sens…’’

Elle haussa vaguement les épaules et s’appuya contre le cadre de porte en fixant Simon, elle était plus calme, plus légère, cette petite confession lui avait fait vraiment du bien. En espérant que ça allait aussi lui éclairer des lanternes à propos de cette vieille histoire.

Simon était correct, elle n’avait pas trop accroché sur le fait qu’il dénigrait pas mal les brutes. Disons que le surplus de rancœur qu’il portait en lui devait bien sortir un jour, et ce jour était venu. Pas si terrible que ça en fin de compte! Vanessa lui expliqua que, si elle lui avait dit la raison de leur départ à elle et à sa famille, c’était pour qu’il ne croie pas que cela avait été pour des raisons différentes. En fait, Simon avait toujours cru que c’était à cause des brutes, même s’il n’avait pas tout su. En fait, une chance qu’il n’avait pas su, sinon il aurait surement été un peu plus virulent dans sa recherche de vengeance…

- L’eau a coulé sous les ponts, le temps a passé, n’est-ce pas? À quoi ça servirait de vivre dans le passé?

Ce n’est pas parce qu’on dit quelque chose qu’on le pense n’est-ce pas? Et bien c’était pas mal le cas de Simon. Il aurait bien aimé retourner dans le passé, même s’il faisait comme si cela lui était désormais indifférent. Mentir c’est mal Simon, un jour il comprendra peut-être… Cela pourrait le mettre encore plus dans le trouble que présentement. En plus qu’il c’était mis dans cette situation en disant la vérité, imaginez s’il aurait menti! Je crois que le moment de changer de sujet était venu n'est-ce pas, c'était assez désagréable pour Simon présentement.

- Je peux me servir un autre café?

- L’eau a coulé sous les ponts, le temps a passé, n’est-ce pas? À quoi ça servirait de vivre dans le passé?

Il était tellement mal placé pour parler, qu’elle n’eut même pas le courage de le lui dire. Elle le regarda simplement droit dans les yeux, elle aurait bien aimé qu’il puisse lire un peu dans sa tête pour voir ce qu’elle pensait, mais c’était impossible. Elle ne vivait pas dans le passé, pas du tout, elle avait un emploi et une fille qui avait besoin d’elle. Elle regrettait le passé? Non, elle aurait surtout...changé certaines choses simplement pour voir ce que cela donnerait. Bien sûr, elle ne pensait pas souvent à ça...elle se sentait parfois coupable d’avoir des idées pareilles. Mais dans un sens...les choses qui faisaient défaut dans le passé sont réglées et il y a aussi le hasard qui se mêlait à tout ça, curieux non?

- Je peux me servir un autre café?

‘’-Oh! Je suis désolée, je vais le faire, tu veux quelques choses à manger?’’

Hm...bravo le malaise hein?! Déjà, elle s’éloignait du salon, après tout, elle avait les deux tasses dans ses mains. Elle se dirigeait vers la cuisine, assumant que Simon allait la suivre. Sinon...il n’allait simplement pas voir comment elle se sentait mal à l’aise. Elle aurait mieux fait de se taire. Elle alla préparer le café de Simon tout en essayant de se remonter le moral. Aller...il faut profiter un peu de la situation, elle avait tant de sujets qu’elle pouvait discuter avec lui...et elle avait tout de suite commencé par le plus inquiétant, celui qui pourrait briser la rencontre. Mais au moins c’était dit...non? Un petit vide, mais maintenant remplacé par le regret. C’est mal fait la vie, non?

Malaise? Ou ça un malaise? C’était seulement deux adultes qui avaient joué les cartes sur table. Enfin, c’était le cas pour Simon, même si ce n’était très clair ce qu’il avait tenté d’expliquer. Il avait au moins vidé son sac, et cela lui avait enlevé une partie du poids qu’il portait depuis des années. Une autre partie s’était enlevée d’ailleurs lorsqu’il avait balancé la moitié du monde à cause de cette foutue histoire d’armes un peu illégales… Bref, le poids qu’il portait allait quand même être plus léger pour un bon moment. C’était une bonne chose ça, n’est-il pas?
Vanessa s’était levée et prenait la direction de la cuisine déjà, la tasse de café de Simon en main. Elle s’en chargerait donc. Bon… si elle insistait… Elle lui demanda aussi s’il voulait quelque chose à manger. Après tout, elle allait dans la cuisine, et tant qu’à y aller, s’il avait faim, aussi bien ne faire qu’un voyage, c’était dans la logique des choses.

- Non, non, ça va pour moi, mais n’hésite pas si tu veux quelque chose.

Il n’allait tout de même pas l’empêcher de grignoter devant lui si elle avait faim. Vanessa était chez elle après tout. Et puis, il était un fugitif, avait-il vraiment encore le droit de parole? C’était peut-être à vérifier dans le code de loi… si loi sur les fugitifs existait! Ce qui n'était prouvé encore... Mais une chose était certaine, Simon n'irait pas vérifier s'il y en avait.

Vanessa était dans la cuisine et la magie des jolies machines à café c’est qu’elles ont toujours besoin d’être nettoyer ou remplir de café ou remplir d’eau...bref, c’est pas aussi efficace qu’on pense!

‘’-Ça ne sera pas long, ma machine demande beaucoup.’’

Elle avait dit ça assez fort pour qu’il puisse entendre et il y avait même un sourire dans sa voix, découragée un peu par sa propre situation. Malaise et damnée machine à café, c’est bien.

Cependant, une autre personne profita de l’occupation de sa mère pour entrer presque subtilement dans le salon. Bingo! Petite Sarah qui allait à la rencontre de notre Simon national. Elle lui sourit gentiment tout en venant prendre place sur le fauteuil où sa mère il y a peine quelque instant. Elle se pencha vers lui avec un air de confidence.

‘’-Dites Monsieur, maman m’a dit que vous aviez été amoureux quand elle était à peine plus vieille que moi, mais elle veut pas me raconter l’histoire...’’

Elle sembla bouder un peu le manque de détail de sa mère. N’oublions pas qu’à 10 ans, ses idoles sont les princesses et leurs histoires d’amour flamboyant avec un prince charmant dans un amour fou. Elle s’attendait peut-être à un récit comme ça, mais même si l’histoire ne concernait pas sa mère et son père, elle était simplement curieuse.

‘’-Alors, est-ce que vous pouvez me raconter hein? Siouplait! Je dirais rien promis!’’

Bah ouais...mais avec une maman télépathe, c’est pas nécessaire de parler des fois, mais bon! Elle lui fit un regard de chat botté tout en s’assoyant en Indien sur le fauteuil, elle ne partirait sans doute pas sans satisfaction!

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